10100. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH.

[Smirschitz,] 30 juin 1758.

J'ai eu des nouvelles du général de Zieten à peu près semblables aux vôtres, mon cher Maréchal; j'espère que la tête du convoi arrivera peut-être aujourd'hui dans votre camp, et que le reste suivra successivement.

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Vous aurez appris par Jacques Rosbuf83-1 tout ce que l'on lui a dit dans l'armée autrichienne. Parmi tous les mensonges dont on l'a chargé, je crois démêler quelques vérités qui consistent en ce que Daun compte sur notre convoi, qu'il fera attaquer la ville de Littau, et que, lorsqu'il croira Olmütz à l'extrémité, il se verra forcé de m'attaquer, si je ne l'attaque pas auparavant. Quant aux deux premiers points, je me flatte que le convoi sera sauvé; pour ce qui regarde la ville de Littau, j'y pourvoirai à temps, et pour ce qui est de ma conduite, je ne me remue pas de mon camp, à moins que M. Daun ne me tourne. S'il passe le ruisseau à Ivan,83-2 je change ma position. J'ai une belle plaine très avantageuse pour mes troupes à ma gauche, et alors je le laisserai venir et l'attaquerai tout de suite. Voilà à peu près les mesures que j'ai prises jusqu'à présent, ou s'il plaît à ce seigneur de décamper pour se retirer, j'engage une affaire d'arrière-garde avec ses dernières troupes, où il pourra être frotté comme il faut. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.

Federic.

Il faut que le général Retzow envoie aussi de temps à autre des patrouilles à Prerau pour savoir ce qui s'y passe.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



83-1 Näheres ist über diese Persönlichkeit nient zu finden; vielleicht ein Engländer, den der König als Roastbeef bezeichnen wollte.

83-2 Wohl Eywan oder Eiwan, südöstl. von Prossnilz, am Hlaucela - Bach, einem rechten Zufluss der March.