10165. MÉMOIRE.131-4
[juillet 1758.]131-5
Depuis que les Autrichiens eurent réussi à intercepter le convoi qui s'était mis en marche de Troppau, pour apporter les munitions pour la continuation du siège d'Olmütz, ce qui donna lieu à la levée de ce siège, surtout depuis que l'armée russienne par ses mouvements vers Posen dénote clairement le dessein d'opérer contre l'électorat, la situation des affaires du Roi se trouve131-6 fort empirée. Il a à combattre une armée autrichienne aux environs de Kœniggrætz, un corps en Haute-Silésie, l'armée russienne de Posen, les Suédois en Poméranie et l'armée des Cercles et Autrichiens à Chomotau. Le Roi ne peut former que trois armées; ses intérêts et ses moyens l'obligent à combattre successivement ses ennemis et à imiter l'exemple qu'Horace131-7 a donné en petit à ceux qui se trouvent en un cas semblable.
L'ennemi se trouve posté son avant-garde à Chlum, son armée à Libischan; il a détaché le général de Ville avec environ 7000 hommes en Haute-Silésie à Troppau, de plus 4 régiments de cavalerie vers Trautenau, Laudon avec 5000 hommes à Reichenau,131-8 de sorte qu'avec les détachements qu'il a sur la hauteur de Saint-Jean, on doit croire<132> son armée affaiblie de 18,000 hommes, y compris le détachement de 4000 hommes qui couvre son bagage à Pardubitz, de sorte que nous ne saurions attaquer son armée avec plus d'avantages qu'à présent :
1° il est plus faible qu'il a été;
2° il ne s'attend point à être attaqué;
3° nous épargnons par cette bataille à la Silésie l'invasion et la ruine qu'entraînerait l'entrée de ces troupes;
4° si nous battons à présent les Autrichiens, cela ralentira à coup sûr la célérité des Russes et nous donnera sûrement le temps de nous opposer à eux plus en force;
5° si cette bataille réussit, nous gardons pied en Bohême, nous ruinons la diversion de la Haute-Silésie;
6° peut-être pourrons-nous, après cette action, faciliter les opérations du prince Henri sur Prague;
7° le terrain est moins difficile que tout autre part en Bohême.
Si nous battons l'ennemi, nous pouvons nous emparer de son magasin de Pardubitz et donner à toute la campagne une tournure avantageuse. Si donc nous avions le malheur d'être battus, notre situation n'en deviendrait pas plus mauvaise; il faudrait rentrer en Silésie et vivre à nos dépens, tâchant d'arrêter l'ennemi de poste en poste et de nous opposer à ses entreprises : or, si nous nous retirons à présent en Silésie, nous nous mettrions précisément dans le cas où nous serions, si nous avions le malheur d'être battus. Donc il vaut mieux de hasarder l'évènement que de nous retirer et de nous reconnaître battus, sans l'être.
Federic.
Nach der eigenhändigen Aufzeichnung des Königs.
131-4 Die Bestimmung der Denkschrift ist aus den Akten nicht ersichtlich. Jedenfalls war dieselbe nicht für die Oeffentlichkeit bestimmt, wie die vom Könige verfassten Relationen. Die nächstfolgende Relation vom 24. August (vergl. unten) beginnt dort, wo die Relation vom 15. Juli (Nr. 10133) abschliesst. Wahrscheinlich hat der König allein für sich persönlich seine Gedanken schriftlich fixiren wollen, oder er hat beabsichtigt, den Generalen, mit denen er über die zu liefernde Schlacht in Berathung trat, die Denkschrift vorzulegen. Nicht ganz ausgeschlossen wäre auch die Annahme, dass die Denkschrift eine Art Rechtfertigungsschrift bilden soll, für den Fall, dass die Schlacht einen unglücklichen Ausgang nahm, und dass der König selbst in der Schlacht blieb.
131-5 Die Denkschrift gehört, wie der Inhalt ergiebt, in die Zeit vom 21. bis 23. Juli.
131-6 In der Vorlage: se trouva.
131-7 Der dritte Horatier, der Besieger der drei Curiatier. Vergl. Livius, Liber I, cap. 25.
131-8 Vergl. S. 114. Anm. 1.