10170. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.
Quartier de Königgrätz, 24 juillet 1758.
J'ai reçu à la fois vos rapports du 29 juin dernier et du 4 et 7 de ce mois, et je suis content au possible de tout ce que vous m'y marquez des bonnes intentions du ministère britannique et des résolutions nécessaires et vigoureuses du sieur Pitt, me référant, au reste, à ma lettre du 21 de ce mois.
L'exaction des contributions dans le Brabant135-3 est bonne, l'effet qui en résultera entre autres sera que les revenus de la reine de Hongrie, partie principale belligérante, en seront moindres. Vous avez donc très bien fait de conseiller cette mesure, mais je ne saurais m'empêcher de vous dire que, dans la situation violente et fâcheuse où je me trouve actuellement, que toutes les forces de l'Autriche et de la Russie me pressent de tous côtés, et que je me trouve obligé de faire tête à six armées ennemies, je ne saurais guère en être soulagé.
Comme, au surplus, je ne pourrais pas, sans embarras, vous fournir la somme que vous me demandez pour continuer votre séjour à Londres,135-4 et que d'ailleurs vous me marquez que vous vous y êtes expédié relativement aux affaires, j'ai résolu de vous accorder votre rappel, et mes ministres auront soin de vous faire parvenir ce qu'il faudra à cet égard. Les circonstances d'à présent exigent que vous pressiez le prompt payement, au moins du gros terme du subside anglais,135-5 afin que l'argent<136> qui en proviendra en puisse être remis sans délai, vu la nécessité qu'il y a. Je vous répète, avant de finir, que j'ai été extrêmement satisfait de vos susdits rapports.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
135-3 Sie sollten durch Prinz Ferdinand eingetrieben werden. Vergl. Nr. 10161.
135-4 Vergl. Bd. XVI, 292. 293. 433.
135-5 Vergl. S. 93.