10359. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Schœnfeld,] 23 [septembre 1758].

Mon cher Frère. Tout est ici in statu-quo. J'ai envoyé du côté de Bautzen, pour me procurer quelques éclaircissements; dès que je les aurai, vous en serez instruit.

Ces nouvelles de paix dont je vous ai fait part,266-3 ne sont à présent que fort vagues; il y a bien des choses à considérer dans cette négociation :

1° d'avoir de bonnes conditions;

2° de ne nous point séparer de nos alliés, qu'en honneur nous ne saurions abandonner, d'autant plus qu'en les quittant il faudrait nous remettre à la discrétion d'ennemis réconciliés;

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3° de bien savoir ce que feront ces gens qui ne portent point de chapeaux;267-1

4° d'accorder l'honorable et l'utile ensemble.

Voilà, mon cher frère, mes lois et mes oracles; comme je ne suis pas prophète, et que je ne voudrais pas même l'être, il ne m'est pas possible de vous dire ce qui arrivera; en attendant, pensons à bien finir cette campagne et ensuite poussons le temps avec les épaules, pour voir ce qu'il conviendra de faire.

Je vous embrasse, cher frère, de tout mon cœur, vous assurant de la tendresse infinie avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



266-3 Jedenfalls in einer der mündlichen Besprechungen, vergl. S. 228. 235. 240.

267-1 Vergl. Nr. 10329. 10341.