10377. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.280-1
[Rammenau,] 1er octobre 1758.
Mon cher Frère. Vous faites à merveille de faire enlever des magasins à l'ennemi et de lui rendre la subsistance difficile.280-2 C'est à peu près tout ce que vous et moi pouvons faire dans les circonstances présentes.
On dit qu'il y a une centaine d'hussards sur nos frontières du côté de Mittenwalde.280-3 Si vous pouviez envoyer 80 ou 100 hommes de ce côté-là, cela rétablirait toute la communication.
Pour ce que vous me dites,280-4 mon cher frère, de ce que vous souffrez, je n'en doute pas un moment. Je l'éprouve par moi-même, et je vous assure que, si ce n'était le point d'honneur, il y a longtemps que j'aurais exécuté ce que je vous ai souvent dit l'année passée.280-5
Ce que l'on nous a écrit des mouvements des Turcs, se confirme journellement par quantité d'avis différents; mais — vous m'entendez. Enfin, Job et moi nous sommes obligés d'exercer notre patience; en attendant, la vie s'écoule, et après avoir tout vu et tout considéré, ce n'a été qu'embarras, peines, soucis, afflictions. Était-ce la peine de naître?
<281>Adieu, mon cher frère. Je ne veux pas noircir davantage votre imagination, et je crois que vous l'avez assez triste, sans que mon chagrin se mêle au vôtre pour l'augmenter. Je vous embrasse bien cordialement, vous assurant de la tendresse infinie et de tous les sentiments avec lesquels je suis, mon cher frère, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
280-1 Die aus dem October vorliegenden Berichte des Prinzen vom 11., 15., 16. und 17. sind wie im September aus Gamig datirt.
280-2 Vergl. S. 248. Anm. 8.
280-3 Südl. von Berlin. Vergl. S. 287.
280-4 Des Prinzen Bericht fehlt.
280-5 Vergl. Bd. XVI, 40 und dazu die Note 5 zu S. 161 in Bd. 26 der Œuvres.