10391. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Rammenau,] 5 [octobre 1758].
Mon cher Frère. Mes nouvelles confirment toutes la prochaine marche de Daun à Neustadt; cela ne l'empêchera pas de maintenir encore sa communication à Pirna, et ce ne sera que lorsqu'il quittera ce camp, que vos Cercles se remueront. Les lettres de la Nouvelle-Marche sont passables, celles de Pologne confirment la prochaine rupture de la Porte, et mes lettres de Constantinople assurent que les forces des Mahométans prennent le chemin du Danube; cependant, Russes et Autrichiens affectent une grande sécurité. L'on prétend que c'est la France qui endort ces puissances aux bords du précipice, pour gagner l'hiver et essayer alors si conjointement ils ne pourraient pas encore imposer leurs superbes lois aux plus faibles. Enfin, mon cher frère, il faut tout attendre du bénéfice du temps, c'est ce qui nous tirera d'embarras, et qui débrouillera tout.
J'ai eu de cruelles crampes, j'ai été obligé de faire des remèdes, mais cela ne sera rien que de la douleur.
Adieu, mon cher frère, dès qu'il se passera quelque chose qui<289> vaudra la peine de vous être marquée, vous la saurez. Je suis avec la plus tendre estime, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
L'on me mande de Breslau que mon frère Ferdinand commence à aller beaucoup mieux.289-1
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.289-2
289-1 Vergl. S. 248.
289-2 Das von Schöning (in dem S. 3. Anm. 2 genannten Werke S. 276) angehängte undatirte Schreiben gehört in den September, vergl. Nr. 10335 mit Anm. 1.