10605. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Breslau, 22 décembre 1758.431-3
J'ai bien voulu vous communiquer ci-clos la suite des nouvelles de Bohême que je viens de recevoir. Ce que ces nouvelles comprennent, mérite une fort grande attention; car si l'ennemi s'assemble en force auprès de Prague, en ne conservant qu'une chaîne fort faible en troupes contre les frontières de la Silésie, je soupçonne un dessein de sa part.
<432>Comme cela pourrait être difficilement contre la Saxe, vu que, quand une fois les neiges seront tombées dans les gorges des montagnes, il n'y saura rien entreprendre en force, je soupçonne presque que le dessein saurait être de pousser les troupes des Cercles en avant et d'y joindre encore des détachements, pour tomber ensuite avec les troupes sous Soubise sur les troupes alliées en Hesse, où le prince Ferdinand de Brunswick serait alors bien embarrassé d'y courir s'opposer avec ses forces, vu que, quand il quitterait les contrées de Westphalie, il risquera que Contades passe alors le Rhin à Wesel pour marcher droit vers Münster.
J'ai averti de tout ceci le prince Ferdinand de Brunswick,432-1 et dans le cas que les Autrichiens de Bohême avec les Français devraient marcher en grande force dans le pays de Hesse vers le prince Ferdinand, je me trouverai absolument nécessité d'y détacher quelque corps de troupes pour son secours. Ce que je vous demande, en attendant, avec instance, c'est que vous tâchiez par tous les moyens imaginables et possibles de tirer des nouvelles sûres, soit par Coburg, soit de quelque autre endroit de l'Empire, pour que nous sachions ce qui se passe là à cet égard, afin432-2 que nous sachions nous servir de ces nouvelles pour en tirer notre profit.
Federic.
Nach dem Concept.
431-3 Ein Schreiben an den Marquis d'Argens vom 22. [December] vergl. in den Œuvres Bd. XIX, S. 54.
432-1 Vergl. Nr. 10608.
432-2 Vorlage: enfin.