<204> cavalerie n'a pu atteindre de son arrière-garde qu'un bataillon de pandours de Pataschitz,1 qu'on a pris ou sabré entièrement.2

Je reviens de ma corvée de Zuckmantel, je n'ai point pu exécuter mon dessein et, au lieu de quelque chose d'important, il m'a fallu contenter d'un misérable bataillon de pandours. Voilà, mon cher, comme les choses vont; on n'est pas toujours maître de faire ce que l'on voudrait, et la fortune n'est pas toujours la compagne de la prévoyance.

Federic.

Nach dem Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


10917. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.3

Landshut, 3 [mai]4 1759.

La lettre que vous m'avez faite du 23 avril,5 m'a été bien rendue, quand je fus à Neisse, et j'ai été bien satisfait de tout ce qu'elle a compris.

A présent, je ne saurais que vous apprendre que, quoi que j'aie fait pour masquer ma marche contre de Ville, il faut cependant qu'elle ait été trahie, puisque, dès le soir que je fus arrivé à Neisse et malgré toutes les précautions que j'avais prises pour cacher mon entreprise, il faut que, par des indiscrets ou par des mauvais confidents, de Ville en ait eu le vent, puisque, quoiqu'il avait pénétré jusqu'à Neustadt, il a le même soir levé son camp et s'est retiré assez précipitamment vers Zuckmantel et dans les montagnes, de sorte que la cavalerie légère de mon avant-garde n'a pu atteindre qu'un bataillon de pandours de Pataschitz de son arrière-garde, qui aussi a été pris ou sabré entièrement, en sorte qu'il n'en est resté que 2 capitaines, 3 officiers et 186 hommes qu'on a amenés tous prisonniers.

Quant aux Autrichiens en Bohême, ils commenceront demain, selon mes avis, de faire camper un corps de 30000 hommes aux environs de Braunau, avec un autre petit corps séparé d'à peu près 12 000 hommes.

Je suis à présent dans l'attente qu'il arrivera du jour au lendemain quelque affaire, ou que du moins l'ennemi se déclarera. Nonobstant cela, j'aurai l'œil sur la Lusace et serai attentif sur ce qu'il y arrivera, même sur Dresde, si le cas le demande. C'est pourquoi, si les circonstances l'exigeront, je jetterai une forte garnison à Neisse et tirerai tout le corps de Fouqué ici.



1 D. i. Patachich.

2 In ähnlicher Weise schreibt der König am 3. Mai an Lattorff in Cosel über das Unternehmen gegen de Ville.

3 Prinz Heinrich befand sich nach seinen Berichten im Monat Mai am 3. in Zwickau, am 12. in Penck (d. i. Benk, nordöstl. von Baireuth), am 18. und 24. in Sachsendorf (südwestwestl. von Hollfeld), am 30. in Hof.

4 In der Vorlage fälschlich „avril“ .

5 Vergl. den Bericht, Freiberg 28. April, bei Schöning a. a. O. S. 56. 37.