11120. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Reich-Hennersdorf, 24 juin 1759.]1
Chiffre à mon frère Henri.
Je vous envoie toute sorte de nouvelles, celles de Vienne2 sont pour la plupart orthodoxes; les mouvements des Turcs sont en train de devenir très réels, si quelque malheur inattendu ne les dérange pas.
Vous verrez par la déposition de cinq déserteurs ce qu'il y a du côté de Bœhmisch-Friedland, et que jusqu'à présent il n'y a rien à craindre là-bas.
L'expédition de Dohna réussira selon toutes les apparences; il trouvera les Russes éparpillés et pourra les battre en détail, les uns après les autres. Cela fera encore changer le projet de Daun, et il est vraisemblable que la cour, s'ennuyant de ses lenteurs, lui donnera des ordres positifs pour agir : c'est où je l'attends. On peut lui jouer ici toute sorte de tours, et quoiqu'il ait une grande supériorité sur mon armée, il est en trop de corps, pour que j'aie à craindre d'avoir à combattre cette masse entière. Je me garderai bien de me séparer, et si je vois jour à donner bataille, je rassemble tout ce que j'ai, et je tombe sur le corps de celui qui me sera le plus proche.
Je vous souhaite mille bonheurs pour vos petites expéditions.3 On dit que Daun attend la moisson; si cela est, nous en aurons encore jusque vers la fin de juillet.
Beck se propose d'attaquer le poste de Tannhausen; s'il l'essaie, il en sera mauvais marchand.
Federic.
Secret.4
Unter5 denen Grossen und dem Ministerio zu Wien soll eine Sache auf das Tapis gekommen sein, welche dieser Herrn Aufmerksamkeit nicht wenig allarmiret. Das erste ist, dass vier von den ersten ungarischen Magnaten ganz in der Stille und zu gleicher Zeit aufgehoben, zwei davon nach Pressburg und zwei nach Ofen transportiret worden. Nicht allein ihre Namen werden bis auf diese Stunde verborgen gehalten, sondern man kann auch die Ursache ihres Arrestes gar nicht errathen. Da man aber, zum zweiten, von denen türkischen Grenzen, besonders von der Seite von Belgrad, Nachricht erhalten, dass daselbst sehr starke Bewegungen sowohl als an der Seite von Siebenbürgen gemachet werden, aus welchen man einen türkischen Einfall vermuthen könnte, so ist man diesesfalls in einer grausamen Verlegenheit in Wien,
1 Das Datum von Cöper zugesetzt.
2 Vergl. unten Anm. 5.
3 Vergl. Nr. 11119. Prinz Heinrich hatte den General Finck abgesandt, „pour qu'il fasse une petite diversion en Bohême avec 2000 hommes“ . Bericht, d.d. Dittersdorf 18. Juni.
4 Dass das obige unter undatirten Papieren im Nachlasse des Prinzen Heinrich aufgefundene Stück mit dem Schreiben vom 24. Juni 1759 dem Prinzen zugesandt sein wird, ist mit Bestimmtheit anzunehmen, da ebenfalls am 24. Juni 1759 an den Minister Finckenstein ein Auszug aus dem Wiener Schreiben geschickt wird. Vergl. Nr. 11121.
5 Die Mittheilungen wurden dem Könige, Reich-Hennersdorf 23. Juni, von Rebentisch eingereicht, der sie dem Schreiben eines Freundes in Wien entnommen hatte. Ueber Rebentisch' Verbindungen in Wien vergl. schon S. 149. Anm. 5 und S. 194.