Je vous félicite de tout mon cœur du beau coup que vous avez si sagement conduit contre le général Vela.1 Vous empêchez beaucoup de mal par votre expédition.
Je suis arrivé aujourd'hui ici, et je pousse encore de l'autre côté de l'Oder, tant pour observer les mouvements de l'ennemi que pour mieux couvrir Glogau et le pays. L'ennemi a renvoyé son bagage en Pologne, il le suivra sûrement. Laudon, selon toutes les apparences, voudra repasser par la Haute-Silésie. Je voudrais volontiers agir solidement ici, c'est pourquoi je me suis proposé de nettoyer tout-à-fait la Silésie, la Haute-Silésie même,2 et de n'aller en Saxe qu'après l'avoir purgée de l'ennemi, sans quoi ce serait à refaire à tout moment.
Federic.
Vous ne sauriez vous imaginer quelles infamies ces infâmes Russes ont commises et commettent encore ! Vous croirez entendre l'histoire de Barbe-bleue: jamais il n'y a eu peuple plus barbare, plus absurde, plus ignorant et plus féroce.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
11508. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Zerbau3 près de Glogau, 3 octobre 1759.
Comme je crois peut-être que vous n'aurez que des notions très confuses des mouvements des ennemis et des nôtres depuis que nous sommes marchés de Forst,4 il ne sera pas inutile de vous dire que M. de Daun a fait passer cinq régiments de cavalerie et quelques bataillons de son armée par Spremberg, qui joignirent les Russes à Christianstadt, dans le dessein que cette armée combinée devait marcher à Glogau, pour en faire le siège. J'ai pressé ma marche de façon que j'arrivai avec mon armée le même jour à Sagan, savoir le 21. Les Autrichiens et les Russes étaient en ce temps-là à Christianstadt. Comme le but des ennemis était d'aller à Glogau, et que je crus devoir les prévenir, je me rendis à Neustädtel par une marche forcée. L'ennemi était marché à Freistadt. Le lendemain l'armée de l'ennemi se mit en marche. Toute leur colonne se dirigeait du côté de l'Oder, ce qui désignait qu'ils voulaient longer cette rivière et se porter sur Beuthen. Je fis faire un mouvement à l'armée qui occupa les hauteurs de Nenkersdorf
1 Auf einem Bericht von Goltz, Hirschberg 2. October, die Weisung: „Mein Bruder hätte den General Vela mit den meisten von sein Corps gefangen gekriegt, und deswegen würden sie vielleicht Beck mit den meisten von sein Corps an sich ziehen; Ich vermuthe aber auch, dass sie nach Oberschlesien detachiren werden. Ich würde wohl bald mit Mein Corps in der Gegend hinkommen.“
2 In der gleichen Weise schreibt der König am 1. October an Fouqué.
3 Zerbau, nördl. von Glogau, rechts der Oder.
4 Vergl. S. 553. 554.