<606> serait pas grand de leur brûler Jaegerndorf et quelques villages dans ces environs-là de l'autre côté de l'Oppa : ce qui les empêchera de tenir tant de troupes sur nos frontières.

Je suis malade, mon cher, et cela m'empêche de vous écrire avec de la connexion sur toutes ces choses-là, et je m'en rapporte à votre habileté.

Laudon a 14 jours pour arriver à Oppeln, et 15 à Ratibor; par quoi vous voyez que vous pouvez toujours le prévenir de longtemps.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien.


11551. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Sophienthal, 27 octobre 1759.

J'ai reçu votre lettre du 23 de ce mois. Les Russes sont partis tout-à-fait. Les régiments destinés pour la Saxe1 passent l'Oder aujourd'hui; en dix jours ils peuvent être du côté de Torgau ou de Belgern ou de Dresde. Je commence à croire qu'il vaut mieux que je les envoie du côté de Torgau en droiture, quitte à leur faire prendre une autre route, s'ils peuvent vous être utiles ailleurs; mais dès que les troupes de l'Empire entendront qu'ils approchent, comptez qu'elles ne montreront pas le nez.

Si Daun se trouvait encore dans cette position et que les nôtres passent l'Elbe du côté de Belgern, je ne sais pas s'ils ne mettraient Daun dans un grand embarras, parcequ'ils le couperaient de tous ses transports de Dresde et qu'il serait obligé de détacher d'abord de ce côté-là : dont vous pourriez profiter. Si Daun passe du côté d'Eilenburg, comme s'il voulait aller à Leipzig, vous auriez beau jeu, y ayant là des plaines, comme vous les sauriez désirer. Ce n'est point le moment alors d'agir avec des détachements, il faut y aller avec toute la masse.

Je donnerai à Hülsen le chiffre de Finck, que vous ferez demander à ce dernier ou bien à Wunsch qui l'a aussi reçu, et je vous marquerai son itinéraire, pour que vous puissiez lui écrire à chaque jour de marche, si vous le trouvez à propos. Hülsen, avec les hussards, a au delà de 30 escadrons, 18 bataillons et 30 grosses pièces d'artillerie, et comme il me paraît que les pontons pourraient être utiles en tout ceci,2 j'envoie 43 avec lui.

J'ai la tête si confuse de la fièvre que, quelque envie que j'aie d'entrer dans les discussions de tout ce que dessus, ma faiblesse m'en empêche. Je ferai ébruiter que je viendrai avec ce corps, ou encore que je le suivrai avec un autre, pour voir, tout malade que je suis, si



1 Unter Befehl des Generallieutenants von Hülsen. Vergl. Nr. 11552.

2 Vergl. S. 589. 599.