<630>ivrés. Avec ce nombre d'ennemis que nous avons, ils ont fait les plus grandes fautes. Les Russes sont heureusement allé à Posen, d'où ils prennent le chemin de Thorn, et Laudon prend sa marche entre Varsovie et Cracovie, pour passer du côté de la Jablunka et retourner en Moravie. Il a été fort de 20000 hommes, en y comptant le dernier secours que Daun lui a envoyé. Ce corps est réduit à 14000 hommes, et vu la grande désertion qui règne, il sera bien heureux, s'il ramène 10000 dans les États de la Reine.

Pour ce qui regarde votre rapport du 9, voici la réponse que je vous fais, en conséquence de laquelle vous instruirez1 le sieur de Knyphausen, en donnant telle tournure à cette instruction que vous trouverez convenable. Quoi que Knyphausen dise, il est impossible d'approuver les démarches à contre-temps et le procédé des ministres anglais, en proposant un congrès, quand l'ennemi est sur le point de rechercher la paix; et quoi que Knyphausen dise, toute cette démarche soit l'effet des dissensions domestiques ou de malhabileté de savoir profiter de leurs avantages, nous avons le plus beau jeu du monde. Cette ligue, si redoutable à la liberté de l'Europe, est sur le point de se dissoudre.2 D'un côté, la France a fait des propositions de paix, et de l'autre la cour de Russie commence à parlementer. Pour moi, j'ai déjà fait faire des insinuations en France et lui ai fait entrevoir que la Russie était au point de s'accorder, et par le général Wylich j'ai fait faire des insinuations au général russe en conséquence de la copie ci-jointe,3 pour qu'il donne le réveillon à sa cour au sujet de la France. Ceci ne manquera pas d'augmenter la dissension entre les alliés. Peut-être que la crainte d'être prévenus les uns par les autres, leur fera faire des démarches précipitées qui nous feront obtenir des meilleures conditions. Il faut dire à Knyphausen que je me moque de l'amitié de l'Angleterre, si elle ne m'est point utile, et que ma situation n'est pas aussi désespérée qu'il s'imagine. 11 y a eu un moment critique terrible; mais nous sommes revenus sur l'eau, et nous nous trouvons à la fin de cette campagne dans une situation comme auparavant.

Je vous renvoie, au reste, à toutes les instructions que je vous ai données. Vous avez très bien fait de ne point écrire à M. Keith;4 la



1 Demzufolge Ministerialrescript an Knyphausen, d. d. Magdeburg 16. November.

2 Der englische Gesandte Mitchell berichtet am 16. aus dem Hauptquartier zu Krögis an den Minister Holdernesse: „In the conversation I had with the King of Prussia at Elsterwerda, the only material thing he said to me was that he wished after the great and glorious successes of the King's arms by sea and by land, there might not showed by his ministers too great a desire for peace, which was not the way to obtain a good one.“ Der König hat den Gesandten von der an General Wylich ertheilten Instruction in Kenntniss gesetzt. [Ausfertigung im Public Record Office zu London.]

3 Vergl. Nr. 11576.

4 Die englischen Minister wünschten, dass Graf Finckenstein an den englischen Gesandten Keith in Petersburg ein ostensibles Schreiben richte, um ihn zugleich im Namen der preussischen Regierung zur Mittheilung der Deklaration an den Petersburger Hof zu autorisiren.