11633. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[29 novembre 1759.]1
Hülsen m'écrit deux lettres; dans l'une il marque que Sincere occupe Frauenberg2 et a déjà passé à un mille de lui, dans l'autre qu'il apprend par les déserteurs qu'on l'attaquera demain. Je pars donc demain à 5 heures, et je vous laisse ici à l'armée. Nous serons à 10 heures à Freiberg, et probablement le sort du 30 décidera du nôtre et de nos quartiers.3
Bon soir, cher frère, je vous embrasse.
Federic.
Daun doit être allé aussi dans ces environs.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
11634. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Freiberg, 30 novembre 1759.
Mon cher Frère. Je viens d'arriver ici. Kleist est actuellement de retour de sa patrouille qu'il a faite vers Frauenstein; il dit que des pandours et hussards sont répandus dans tous les villages de ces environs, qu'à Burkersdorf4 se trouve leur poste avancé, que l'armée de l'Empire se trouve actuellement autour d'Altenberg : de sorte que je ne vois point clair dans le dessein des ennemis. Je les soupçonne de trois choses : 1° ou ils iront d'Altenberg en Bohême, 2° ou ils nous tourneront, pour aller à Chemnitz, 3° ou ils viendront nous attaquer. On croit que nous en pourrons mieux juger demain; patience! Je suspends absolument mon jugement, parceque ces trois choses se trouvent également possibles, et que je n'ai aucun indice jusqu'ici pour soupçonner l'une plutôt que l'autre.
Je vous prie de me mander ce que les espions auront rapporté depuis mon départ; en combinant tout, on peut au moins juger, par
1 Das Datum ergeben die 2 Berichte Hölsens, die aus Freiberg 29. November datirt sind und dem Könige gegen Abend zugekommen sein müssen.
2 So. Gemeint ist Frauenstein.
3 Eichel schreibt an Finckenstein, Wilsdruff 29. November: „Hier ist noch alles in der vorigen Crise; es scheinet, dass der Feind noch seine besondere Absichten auf den Posten des Generallieutenant von Hülsen zu Freiberg habe, und da des Königs Majestät, wie ich so eben erfahre, morgen mit einigen Corps dahin gehen wollen, so kann es leicht geschehen, und vermuthe ich fast, dass die Sachen daselbst noch sérieux werden und zu etwas decisives kommen können; ich, vor mein kleines Particulier, werde aber wohl hier bleiben müssen, davon noch morgen Nachricht geben zu können hoffe.“ — Mitchell berichtet an Holdernesse, Hauptquartier zu Wilsdruff, 28. November: „ . . . The king of Prussia's opinion is that, without being master of Freiberg and some other places in the mountains, the Austrians can not possibly think of leaving any considerable corps of troops in Saxony, and His Prassian Majesty seems resolved to risk everything rather than lose the post of Freiberg, which he has taken all possible précautions to strengthen, and will himself march thither and venture a batüe in case it should be attacked.“ [Ausfertigung im Public Record Office zu London.]
4 Nordwestl. von Frauenstein.