10686. AU PRINCE LOUIS DE BRUNSWICK A LA HAYE.

Breslau, 25 janvier 1759.

Dans la sincère affliction que m'a causée la mort inattendue et prématurée de la princesse gouvernante douairière d'Orange, je n'ai pas peu été consolé par la lettre qu'il a plu à Votre Altesse de me faire à ce sujet le 14 de ce mois, et Elle me rend véritablement justice de croire que je regrette amèrement, par le décès de cette grande et digne princesse, la perte d'une amie dont j'ai toujours admiré les talents et les qualités éminentes. Les sages dispositions de feue la princesse au sujet de sa famille contribuent encore à ma consolation et surtout de voir que l'exécution en a été remise entre de si sages et habiles mains que celles de Votre Altesse, dont je ne saurais que me promettre les effets les plus heureux.44-1 J'en félicite Votre Altesse de bon cœur et<45> vous prie d'être très assuré que je contribuerai toujours de ma part, avec beaucoup de satisfaction et autant qu'il me sera possible, au bien et au bonheur de la famille; je plains seulement que les circonstances embarrassantes où je me trouve actuellement, ne me permettent pas de m'y employer à présent avec autant de zèle et d'empressement que je me sens par inclination : mais je mets toute ma confiance dans l'habileté de Votre Altesse, et je suis persuadé qu'Elle fera tout au monde, non seulement pour conserver à la famille de feue la princesse toute sa dignité et le lustre qui lui est dû, mais d'entretenir aussi également la République dans ses bons sentiments envers ses alliés les plus naturels, et dont la bonne cause commune sera toujours inséparable des intérêts véritables et fondamentaux de la République.

Federic.

Nach dem Concept.



44-1 Prinz Ludwig war zum Vormund des jungen Prinzen Wilhelm V., zum Administrator der Güter des Hauses Oranien und zum Generalkapitän und Generaladmiral der Republik bestellt worden.