11628. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN BERLIN.

Wilsdruff, 26. November 1759.

Eichel schreibt dem Minister, dass nach Aussage der Landleute die von Dresden und den benachbarten Orten gekommenen Oesterreicher alle ihre Canons nach Böhmen geschickt hätten. Indess habe der General von Zieten, „so aus seinem Posten bei Kesselsdorf das ganze österreichische Lager fast übersehen kann, noch gestern gemeldet, wie alle Zelter darin noch wie vorhin stünden“ . „Man will wissen, dass die mehristen Zelter nur ledig und zur Ostentation stünden und der Abmarsch geschehen müsse. Gott wolle es, und dass die Artillerie, so man charriiren sehen, nicht unsere eigene alleine gewesen sein möge, so mit dem Finck'schen Corps genommen worden.“

Der General Finck est666-1 malheureux et apparemment innocent. Sa situation a été des plus scabreuses. Pas plus éloigné de l'ennemi qu'à un mille et demi du camp de toute l'armée ennemie, il en a pu s'en approcher en très peu de temps par des bois et par des défilés très profonds, sans presque en être aperçu. Lorsqu'on a vu marcher un corps ennemi du côté de Pirna, c'a été justement ce gros corps qui s'est mis au dos de Finck. On l'a pris, comme s'il se retirerait en Bohême. Quoique le poste de Maxen soit fort, tandis qu'il est défendu par les hauteurs, il n'y a cependant nulle retraite, dès que l'ennemi s'est rendu maître des hauteurs. Voilà ce qui est malheureusement arrivé là. Nos troupes, se voyant surprises de trois côtés à dos et en flanc, perdirent la contenance, abandonnèrent, après une faible résistance contre l'ennemi qui les pressa, une hauteur après l'autre, se trouvèrent dans un cul-de-sac où la confusion la plus affreuse s'est mise, qu'aucun des généraux, ni d'autres braves officiers n'a pu redresser. Le digne général Wunsch, qui avait son poste auprès de Dohna, où il avait repoussé l'ennemi avec beaucoup de perte, qui l'avait attaqué en même temps que Finck fut entrepris, et qui ne voulut entendre parler d'aucun accord, fut cependant entraîné et obligé à se rendre également.

Ew. Excellenz wollen gnädig condonniren, wenn in dergleichen Ausschweifung verfalle; es ist schwer, sich wovon zurückzuhalten, wenn<667> das Herz davon voll ist, und bitte ich übrigens ganz gehorsamst, es nur für Sich zu menagiren.

Secret! Notre unique attention est à présent sur la retraite des Autrichiens en Bohême dont nous nous flattons toujours, en attendant que tout autre arrangement est suspendu. Tout dépendra alors si nous aurons Dresde: sans cela nos troupes auront peu de repos pendant l'hiver. Nous sommes fort impatients d'apprendre si la proposition d'un congrès de paix a été faite à La Haye,667-1 et quel succès elle a eu. Nous désirerons avec empressement une paix prompte, pourvu qu'on ne nous demande ni cessions, ni dédommagements.

Ew. Excellenz empfehle mich mit meinem gewöhnlichen Respect.

Eichel.

Nach der Ausfertigung.



666-1 Das folgende in Chiffern; daher französisch.

667-1 Vergl. S. 646.