11662. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Freiberg,] 11 [décembre 1759].

Mon cher Frère. Vous voyez que le dessein de Daun devient manifeste à présent. Il a cru que le mouvement de Beck nous ferait accourir tous ensemble de son côté. Sincere et Brentano sont marchés ici avant-hier avec tout leur corps et tout leur équipage, dans l'intention de prendre ici tranquillement des quartiers, et dès qu'ils ont vu des troupes, le bagage a été renvoyé, et la nuit ils se sont retirés. L'ennemi a de même fait pousser votre garde du camp, pour voir si les troupes y étaient encore. Vous allez voir que son gros va partir pour les quartiers d'hiver. Je ne peux pas affirmer quelles dispositions il fera d'ailleurs, mais certainement vous verrez dans peu de ses troupes défiler en Bohême. Luzinsky est marché sur Gera.

Voilà toutes mes nouvelles jusqu'à présent; si j'en apprends qui valent la peine de vous être mandées, je le ferai incessamment. Je suis avec une parfaite tendresse et une haute estime, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.