11686. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
[Freiberg,] 18 [décembre 1759].
Mon cher Frère. Je vous avoue que, par tout ce que je vois ici et par tout ce que vous m'écrivez, il me paraît que Daun n'est pas encore bien instruit ou persuadé de l'approche de nos secours,705-3 il ne pourra l'être que le 22. Si alors il ne fait point de mouvement, il faut nous attendre à une action, sinon, il s'en ira sûrement. Je m'en remets à la Providence, il faut un dénoûment à tout ceci, et il faut l'amener d'une ou d'autre manière; il faut user des moyens précaires que j'aurai, tant qu'ils me dureront, et employer ce secours alors qu'il m'arrivera. Les Français ont répondu très favorablement à la proposition du congrès;705-4 j'ai eu aujourd'hui des lettres immédiates705-5 qui sont de leur part remplies de propositions plus modérées que je ne les en aurais cru capables; ils paraissent vouloir céder le Canada aux Anglais et abandonner le soin des affaires d'Allemagne en faveur de la paix. Courage! cela sera encore sujet à quelques inconvénients, mais vous verrez que nous ferons la paix. Je ne vous ennuyerai pas plus longtemps par des redites, et je me renferme à vous assurer de la parfaite tendresse avec laquelle je suis, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
<706>705-3 Vergl. S. 699. 702.
705-4 Vergl. Nr. 11684.
705-5 Bericht Hellen's, d. d. Haag 8. December. Vergl. S. 703.