11720. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Freiberg, 29 décembre 1759.
Je vous suis obligé de la communication que vous avez bien voulu me faire, par votre lettre du 21, de la situation où se trouvent actuellement vos affaires.728-1 Soyez assuré que je ferai tout mon possible pour pouvoir vous renvoyer bientôt le corps de vos troupes destiné à mon secours ici. Je ne saurais pas nier cependant que je rencontre une grande obstination auprès de l'ennemi; il faut ainsi que je cherche à la rompre par des mouvements que je ferai. Je n'entreprendrai rien qui ne soit praticable, ni ne commettrai rien à trop de hasard, mais je me flatte de manœuvrer en sorte de serrer l'ennemi et de le fatiguer tant qu'il résoudra enfin de quitter la partie. C'est pourquoi je marcherai demain avec mes troupes.
Soyez persuadé en attendant, je vous eh prie, que je ménagerai vos troupes au possible, afin de pouvoir vous les renvoyer sans perte et en bon état; et si je vois que je ne saurais réussir par mon plan, je vous renverrai vos troupes, sans les plus arrêter. Je communique à notre cher neveu toutes les nouvelles que je reçois de l'ennemi; il vous en fera part, afin que Votre Altesse soit au moins confirmée par là que je n'entreprendrai rien, sans que la nécessité m'y oblige et sans commettre tout au hasard, et que surtout je ménage au possible vos troupes; mais il faut absolument que je fasse la susdite tentative, pour voir ce qu'il y aura à faire.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.
728-1 Vergl. die Mittheilungen des Prinzen in dem Schreiben des Königs an Finckenstein Nr. 11719.