10747. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Finckenstein übersendet, Berlin 24. Februar, einen: „Extrait d'une lettre du baron de M un c h ha usen du 18 de février 1759.

„Selon les dernières lettres, les affaires d'Italie s'embrouillent de plus en plus.91-3 Le roi de Sardaigne augmente ses troupes au delà de 10000 hommes, et on prétend qu'il veut se mettre en possession du duché de Plaisance. Le roi de Naples ne doit attendre que la nouvelle du décès de son frère pour partir pour l'Espagne, et quoiqu'on assure qu'il s'abouchera sur la route avec l'infant Don Philippe, il parait cependant qu'on ne saurait attendre beaucoup d'effet de cette entrevue, puisque la résolution de garder les Deux-Siciles ne sera apparemment pas changée.

„Ces circonstances me font espérer que nous aurons moins à craindre des efforts de la France en Allemagne, d'auîant plus qu'on dépeint toujours l'état de ses finances comme très délabré, et qu'on dit que le crédit a de nouveau beaucoup perdu par la<92> retraite de M. Montmartel.92-1 On ne saurait attribuer qu'à cette disette d'argent le parti qu'on a pris de rompre avec les cours de Mannheim et de Munich.92-2

„Le ministère de Vienne, nonobstant tout cela, fait semblant de ne rien craindre et de vouloir agir avec la dernière vigueur pendant la campagne prochaine. Le projet doit toujours être de frapper de grands coups sur l'Oder et sur l'Elbe et de faire opérer les forces autrichiennes réunies sur le dernier de ces fleuves, pendant que les armées combinées de la Russie et de la Suède tenteront le siège de Stettin. On dit que la cour de France insiste sur cette entreprise, et que celle de Vienne y consentira, de façon qu'on la regarde presque comme résolue. La décision finale dépend apparemment du tour que les négociations du général Tillier92-3 prendront. J'espère que j'en serai averti, et je ne manquerai pas de vous faire parvenir, Monsieur, tout ce qui me parviendra sur ce sujet.

„Les troupes des Cercles sont destinées, selon mes avis, à couvrir la Franconie ou peut-être à se joindre au prince de Soubise.“

Breslau, 28 février 1759.

Je vous suis bien obligé de la communication des nouvelles du baron de Münchhausen, que j'ai reçues à la suite de votre lettre du 24 de ce mois, et dont je vous sais d'autant plus de gré que je les estime authentiques et vraies. Vous me ferez plaisir de continuer cette correspondance et de me communiquer tout ce que vous en tirerez d'intéressant et digne de mon attention.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



91-3 Vergl. S, 17. 83.

92-1 Der Staatsrath Paris de Montmartel, der Banquier des Versailler Hofes, war zurückgetreten.

92-2 Vergl. S. 18. 24. 34.

92-3 Der österreichische General Tillier war zur Berathschlagung über die Operationen nach Petersburg gesandt worden. Vergl. S. 72.