10897. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Landshut, 24 avril 1759.187-2

Je vous remercie des nouvelles que vous avez bien voulu me communiquer à la suite de votre lettre du 21 de ce mois. Je les crois<188> cependant très fausses par rapport au calcul du nombre des troupes suédoises. Il est avéré que tout ce que les Suédois ont effectivement en troupes à présent en Poméranie, ne va au delà de 7000 hommes. Pour donc vouloir fournir 20000, il faudrait en recrues au moins 13000, et jusqu'à présent je n'ai rien appris des arrangements que le parti contraire en Suède aurait pris pour en fournir autant.

Quant à ce qui me regarde, mon frère Henri vient de déranger prodigieusement les projets des Autrichiens par son expédition de Bohême. Le général Fouqué n'a pas réussi aussi bien qu'on aurait dû souhaiter; cependant nous avons fait des prisonniers et nous n'avons rien perdu. Il est fâcheux que le prince Ferdinand de Brunswick n'a pas pu réussir de même, cependant je ne crois pas la chose irréparable, et pour peu que la fortune nous seconde, tout cela pourra se réparer. Quant aux Russes, nous tâcherons de prendre toutes les mesures qui seront possibles, cependant le grand embarras subsiste toujours par rapport au grand nombre de nos ennemis. Si nous réussissons de nous débarrasser d'un d'eux, avant l'ouverture de la campagne, il y aura encore moyen de résister aux autres; mais si cela nous manque, nos affaires seront plus hasardées que jamais. Nous tenterons tout pour nous tirer de cette situation, il faut que nous soyons soutenus par la fortune pour y réussir.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



187-2 Durch ein Cabinetsschreiben, Bolkenhain 10. April, hatte der König Finckerjstein beauftragt, durch den mit dem Minister in Correspondenz stehenden Baron Münchhausen (vergl. S. 133) neue Nachrichten über die Operationspläne der Gegner einzuziehen, da dies die Sache sei, „qui fait à présent notre principal objet et notre plus grande attention“ . In einem Schreiben, Landshut 17. April, hatte der König geäussert, nach dem, was er von der Zahl der russischen Truppen erfahren, gehe diese nicht über 50000, „qui sera tout ce que l'on pourra assembler en force, et qu'on saura difficilement augmenter“ .