10928. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Landshut, 8 mai 1759.

Je suis charmé de voir par la lettre de Votre Altesse du 2 de ce mois212-2 que vos affaires et celles du prince Henri sont de concert là-bas.

Pour les troupes que mon frère vous demande, il ne s'agit pas de grand'chose, il suffit que ce ne seront que des troupes légères, puisque c'est plutôt pour faire bruit que pour autre chose.

Je sens bien que les Français doivent faire un mouvement général de leurs troupes, s'ils veulent parvenir à quelque chose; mais alors vous n'aurez que de rassembler les vôtres et de tomber en force sur un de leurs corps.

Si mon frère réussira à chasser tout-à-fait les troupes de l'Empire, cela dérangera tout-à-fait les arrangements de la campagne des Français et ne pourra manquer de produire un effet très favorable; c'est ce qu'il faut bien qu'il se déclare entre ci et le 14.

Quant à moi, j'ai ici vis-à-vis de moi deux armées autrichiennes, l'une sous les ordres de de Ville que j'ai chassée de la Haute-Silésie, qui campe auprès de Hermstadt,212-3 aux frontières de la Moravie, et qu'on dit qu'elle se fortifie à présent; la seconde est ici sous Daun, du côté<213> de Kœnigshof, qui fait le gros corps. Dix régiments russes sont en marche vers la Poméranie, pour faire le siège de Colberg, contre lesquels mon général Manteuffel marche en avant.

Pour moi, je veux voir de quel côté cela se déclarera, pour leur tomber sur le corps en force avec une grosse masse, et si mon frère sera heureux en son entreprise, cela me donnera moyen de porter un bon coup sur eux et de tourner en suite de ce côté où il le sera nécessaire pour le bien de nos affaires.

Federic.

Nach dem Concept.



212-2 Gedruckt bei Westphalen a. a. O. S. 253.

212-3 Südl. von Zuckmantel.