11103. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Reich-Hennersdorf, 18 juin 1759.
Comme je viens d'avoir la copie d'une lettre secrète assez intéressante, écrite de Paris du 29 de mai, qu'on m'a communiquée en grande confidence,331-4 je n'ai point hésité de vous en faire part par la copie ci-close en forme d'apostille,331-5 afin que vous voyiez au moins quelle est à présent la situation des affaires en France. Je me flatte, mon cher frère, que vous voudriez bien m'en garder le secret, d'autant plus qu'elle m'est venue de bon lieu dont je pourrai tirer encore d'autres avis intéressants, et que cette lettre cadre d'ailleurs assez avec nombre d'avis qui me viennent d'autre part.
Je joins encore un rapport de Ratisbonne de mon ministre résident à la Diète de l'Empire, selon lequel, s'il accuse juste, nous verrons bientôt toute l'armée des Cercles fondue et écroulée de soi-même.331-6
<332>Quant à nous autres ici, j'ai des avis, lesquels je ne donne cependant pas encore pour sûrs, que Hadik se sépare, avec les troupes autrichiennes sous ses ordres, de l'armée des Cercles, et qu'il marche droit pour se joindre à celle de Daun. Pour moi, je crois avoir lieu de présumer qu'il va vers Zittau,332-1 puisque tous mes espions de là disent unanimement qu'on y a tracé un camp pour 15000 hommes. Puisque vous êtes plus à même que moi d'en avoir bientôt des nouvelles à ce sujet, je vous prie de me communiquer ce que vous en apprendrez, et le lieutenant-général Schmettau pourra s'informer et m'instruire de ce qui se passe dans la Lusace à cet égard, tout comme vous saurez le faire du côté de Bohême, si Hadik passera l'Elbe ou s'il va à Eger.
Federic.
Nach dem Concept.
331-4 Vergl. Nr. 11102.
331-5 Die „Apostille“ ist abgedruckt bei Schöning, Der Siebenjährige Krieg, Bd. II, S. 91. 92. Da die Mittheilungen nur mit unwesentlichen stilistischen Aenderungen bei Schöning gedruckt sind (nicht mit so zahlreichen Fehlern wie die Briefe an Prinz Heinrich), so konnte auf einen Wiederabdruck hier verzichtet werden.
331-6 Der Plotho'sche Bericht liegt nicht bei. Doch findet sich an anderer Stelle unter den Papieren des Prinzen Heinrich ein Extract aus dem Berichte Plotho's, d. d. Regensburg 7. Juni; dieser „Extract“ bildete höchstwahrscheinlich die obige Beilage. Nach demselben waren die Reichsstände, selbst die österreichisch gesinnten, abgeneigt, neue Römermonate zu verwilligen, ohne welche die Reichsarmee ohnmöglich bestehen und ferner agiren könne. „Es wird aller Vermuthung nach die sogenannte Reichsarmee bald in sich selbst gänzlich vergehen müssen.“
332-1 Vergl. auch das Schreiben an Schmettau vom 18. Juni bei Preuss a. a. O. Bd. II, S. 37.