11243. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.
[Au camp de Schmottseifen,] 20 [juillet 1759].
L'ennemi a fait de ce côté-ci beaucoup de mouvements; je ne peux encore vous dire positivement à quoi il vise : cela m'oblige d'agir avec circonspection pour être en force et en état de lui tomber sur le corps, s'il veut entreprendre quelque chose. Laudon a été détaché, j'ai fait courir après; Laudon est revenu, et le prince de Württemberg rebrousse de même.
On ne saurait vous couper de Schweidnitz; quelques partis qui se glissent dans les montagnes, ne sont pas une affaire importante; ils ne peuvent nuire; il faut penser ici au grand et négliger la bagatelle. Je parierai presque ma tête que l'ennemi ne vous attaquera pas et, tant que vous êtes dans ce poste, il y pensera plus d'une fois avant que de vouloir pénétrer à votre barbe vers Schweidnitz. Je ne puis rien détacher sans risquer toute la boutique. Vous verrez dans peu de jours que tout ceci s'éclaircira.
Adieu, mon cher, ne voyez pas tant de forces ! L'ennemi ne peut être, en cavant au plus fort, que 20000 hommes.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kaiserl. Königl. Kriegsarchiv zu Wien. Eigenhändig.
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