11294. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Schmottseifen, 28 juillet 1759.

Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez faite du 27. Je suis bien aise de vous savoir, tout comme vos troupes, aujourd'hui à Sagan. J'espère d'avoir la satisfaction de vous voir, mon cher frère, demain après-midi ici, car j'ai fait tout garnir le long du Bober, de sorte que vous saurez voyager ici en toute sûreté, et les chevaux de relais sont tous disposés le long de la route, de façon qu'ils seront prêts sur chaque station ce soir.

En attendant, je vous prie de dire au prince de Württemberg ou à celui qui commande à Sagan, qu'on fasse pousser incessamment des patrouilles vers Christianstadt et vers Naumburg et au-delà, pour avoir des nouvelles sûres de ce qui se passe à Guben et aux environs-là. Selon mes nouvelles, les Russes sont intentionnés de passer l'Oder auprès de Schidlow; dans ce cas, notre armée et le corps du général Finck ne serait pas fort éloigné l'un de l'autre, supposé que ce passage se réalise. Puisque je me flatte de vous voir demain ici, je vous dirai alors moi-même tout le reste.

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Au surplus, il faut bien que vos troupes fassent le 30 un jour de repos; car mes canons et tout ce que j'envoie d'attirail, tout comme le pain et les munitions qui y arriveront de Glogau, ne sauront arriver avant le 30.

Du reste, cher frère, quoique la face présente de nos affaires paraisse critique et embarrassante, ne croyez pas pour cela que tout soit perdu : une seule journée heureuse pourra tout rétablir en ordre.

Federic.

Je crois que Fouqué aura fait beaucoup de mal au corps de de Ville qui s'était avancé à Fürstenberg. Fouqué l'a coupé de Bohême par le poste de Konrads waldau et de Friedland; de Ville, manquant de pain, a voulu retourner hier en Bohême, mais il n'y reviendra qu'écloppé.456-1

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



456-1 Vergl. Nr. 11296.