11347. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Lebus, 16 [août 1759].
Quoique je vous aie déjà écrit aujourd'hui, j'ajoute à cette lettre la réponse à la vôtre. Nos affaires sont affreuses, mais l'ennemi me laisse du temps. Peut-être pourrai-je par ses fautes me sauver. Mais je crains bien que ce ne soit qu'un répit. Il faut que Rochow reste à Berlin et Massow à Spandau. Je fais les derniers efforts pour rassembler ce que je peux. Compter sur mes exploits, c'est s'appuyer sur un roseau. Si même on veut négocier la paix, je crains que ce ne soit trop tard. Le hasard, comme toujours, va décider de notre fortune.<489> Pour moi, je me ferai tuer pour vous défendre; mais voilà tout ce que je peux pour votre service. La tête ne me tourne point, mais je crois que, sans être prophète, je peux prévoir les évènements, et ils ne nous sont pas riants.
Adieu. Prenez votre parti et imprimez-vous bien que tous les hommes sont sujets aux caprices de la fortune.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.