11374. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
[Fürstenwalde, 26 août 1759.] 502-3
L'incertitude où je suis des mouvements de mon frère, me jette dans un cruel embarras. Les uns prétendent qu'il dirige sa marche par Krossen, les autres par Kottbus. Comme les mouvements que je suis obligé de faire, pour faciliter notre jonction dans ces deux cas, sont tout-à-fait différents et contraires, il n'y a rien de plus facile, que de faire une faute qui devient capitale dans ces circonstances. Daun est ou à Pfœrten ou à Guben. Nous approchons du dénoûment. C'est la dernière scène de la pièce où tous les acteurs paraîtront; veuille le Ciel que la catastrophe soit pour nos ennemis, et la fortune pour nous! Je vous assure que, dans cette situation des affaires, la prudence, la connaissance de la guerre et le peu de sagesse humaine sont insuffisants, et que le hasard a plus de part dans l'évènement que notre prévoyance, parcequ'il faut deviner, et que cet art est très incertain.
Le prince Ferdinand est rétif comme le diable. Je le presse pour ce malheureux détachement qu'il peut faire sans risque, mais l'espoir de<503> rendre sa campagne plus brillante, l'en dissuade. Qu'il fasse cependant ce qu'il voudra, le terme de sa poursuite sera au Main; quoi qu'il fasse, il ne pourra pas forcer les Français de repasser le Rhin.
[Federic.]
Nach dem Concept. Eigenhändig.
502-3 Das Datum von Cöper zugesetzt.