11382. AU PRINCE FERDINAND DE PRUSSE A STETTIN.
Fürstenwalde, 28 août 1759.
Mon très cher Frère. Je506-1 ne saurais qu'être sensible à l'état de votre santé, qui ne change point en mieux jusqu'ici, selon votre lettre du 26 de ce mois. Je comprends très bien que les circonstances présentes des affaires ne sauraient guère vous tranquilliser; en attendant je vous prie, mon très cher frère, de prendre quelque patience là-dessus et d'attendre avec une entière résignation les arrêts de la Providence. Je suis avec la plus vive tendresse, mon très cher frère, votre fidèle frère
Vous avez grand' raison, mon cher frère, de me croire dans une situation difficile et épineuse. Cela finira, comme tout finit, dans le monde. Il faut de la fortune, pour que ceci tourne à bien; les dés sont sur la table, le hasard en décidera. Attendez les évènements, sans vous inquiéter, et prenez soin de votre santé. Mes compliments à tous nos généraux blessés. Le prince de Württemberg a ou mal lu ou mal compris ma lettre;506-2 mais ce qu'il y a de vrai, c'est qu'une grosse heure avant la fin de la bataille il n'y avait plus de cavalier sur tout le champ de la bataille. Ce n'est pas la faute des généraux blessés, mais c'est ce qui nous a perdus.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.
506-1 Vorlage: et je.
506-2 Vergl. Nr. 11381. Der Prinz von Württemberg war der Schwager des Prinzen Ferdinand.