11487. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Baunau, près de Beuthen, 25 septembre 1759.]560-1

L'ennemi a voulu me gagner la marche de Beuthen. J'ai d'abord levé le camp et l'ai prévenu. Toute son armée était sur le point de passer le défilé. Ce matin à 6 heures les généraux ont voulu reconnaître notre position. Nous avons passé la nuit au bivac, et quoiqu'avec 21 bataillons nous avons pris un poste à la Daun, il faut que ces messieurs nous aient encore jugés formidables; car à peine rebroussèrent-ils chemin, que leur armée rétrograda et prit le camp près de Neusalz.560-2

Je suis presque honteux de vous avoir demandé des secours; c'était aujourd'hui certainement un jour critique : puisqu'il est si bien passé, je crois n'avoir plus besoin de rien.

Les Russes font leur pont à Altschau560-3 : savoir si c'est pour aller au diable, ou pour communiquer avec la Pologne, c'est ce que je ne saurais vous dire, mais je crois la campagne finie de ce côté-ci; les restes se traîneront peut-être jusqu'au 10 d'octobre, où j'espère d'être à vos ordres.

Dans ce moment, les Russes passent l'Oder, et Laudon marche à Freistadt; je marcherai après-demain, vous devinerez bien où.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept; der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen grossentheils chiffrirten Ausfertigung.



560-1 Das Datum von Cöper zugesetzt.

560-2 Nordwestl. von Beuthen, a. d. Oder.

560-3 Alt-Tschau, südl. von Neusalz.