11532. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Finckenstein berichtet, Magdeburg 8. October, auf Grund eines Immediatberichts Knyphausen's „au Roi seul“ ,590-4 d. d. London 28. September, über eine Conferenz,590-5 in welcher Knyphausen mit den englischen Ministern den Entwurf einer Declaration festgestellt hat, durch die im Namen der Könige von Grossbritannien und von Preussen Friedensunterhandlungen eingeleitet werden sollen. Finckenstein schreibt: „A présent que cette pièce devient très importante, puisqu'elle doit servir à jeter le fondement de tout l'ouvrage de la paix, et qu'elle doit nécessairement être munie de l'approbation de Votre Majesté, je crois devoir la transcrire ici mot à mot, telle qu'elle vient de nous être envoyée :

„« Leurs Majestés de la Grande-Bretagne et Prussienne étant touchées de compassion des maux qu'a déjà occasionnés et que doit nécessairement entraîner encore la guerre qui s'est allumée depuis quelques années, croyaient trahir les sentiments d'humanité qui les animent, et particulièrement l'intérêt qu'elles prennent au bienêtre de leurs royaumes et sujets respectifs, si elles négligeaient aucun des moyens capables d'éteindre le cours d'un fléau aussi cruel et de contribuer au rétablissement de la tranquillité. C'est dans cette vue et à la fin de constater la pureté de leurs sentiments que Leursdites Majestés se sont déterminées à faire la déclaration suivante, à savoir qu'elles sont prêtes à envoyer des plénipotentiaires dans le lieu qu'on jugera le plus propre, afin d'y traiter conjointement avec ceux que les parties belligérantes jugeront à propos d'autoriser de leur côté, et d'user pour cet effet des moyens dont on pourra convenir pour arriver à un but si désirable d'une paix solide. »“

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Dem Vorschlage Knyphausen's, die Uebergabe der Declaration, die im Haag stattfinden soll, abhängig zu machen von dem Ausgange des Feldzugs in Amerika, hat das englische Ministerium beigestimmt, da anzunehmen ist, dass die in kurzem zu erwartende Nachricht von der Einnahme Quebecs591-1 den französischen Hof bestimmen wird, auf Friedensunterhandlungen einzugehen.

In einem P. S. berichtet Finckenstein Über eine andere Depesche Knyphausen's,591-2 „par laquelle ce ministre, envoie un mémoire volumineux qui se trouve parmi les papiers qu'on a pris au prince Xavier,591-3 et qui contient un projet pour ériger la Saxe en royaume, en agrandissant cet électorat aux dépens de Votre Majesté, afin de pouvoir procurer la couronne de Pologne audit prince Xavier ou, au défaut de cette mesure, un établissement dans le Brabant, par la réunion du duché de Luxemburg et de celui de Gueldre avec les États de la succession d'Orange appartenants à Votre Majesté, ou, enfin, la principauté de Neuchâtelj ou, enfin, avec le gouvernement de la Lorraine quelques possessions en Italie qui pourraient y être annexées avec le temps.591-4 Comme cette pièce a été faite du su de la Dauphine et par quelqu'un qu'on a lieu de lui croire attaché, et qu'elle contient d'ailleurs des réflexions très choquantes pour la cour de Russie relativement au caractère personnel de l'impératrice de Russie et à la vénalité de ses ministres, la cour de Londres a pris le parti d'en faire faire une ouverture confidente à cette cour, ainsi qu'à celle d'Espagne, qui ne pourra pas être édifiée non plus de ce qui y est dit, quoiqu'en termes vagues, au sujet de l'Italie; et on a préféré cette manière de rendre la pièce publique à celle de la presse.“

Sophienthal, 12 octobre 1759.

J'ai bien reçu votre dépêche du 8 de ce mois. Je n'ai rien à dire ni à ajouter à la déclaration que les Anglais veulent faire, mais il me paraît, par la grande envie qu'ont les Français de faire la paix, qu'ils veulent négocier directement avec l'Angleterre. Le seul moyen qui nous reste de profiter de la paix, c'est de brouiller nos ennemis. Ils ne se brouilleront jamais mieux que lorsque la France fera des propositions de paix la première. Dès ce moment-là, ils ne tireront plus à la même corde, et par conséquent nous pourrons trouver plus facilement nos avantages. Je ne saurais qu'applaudir au ministère anglais. Il fait très sagement de différer sa déclaration jusqu'à la prise de Québec. Cet avantage mettra l'Angleterre en état de prescrire des lois à la France, et il est juste qu'elle profite à la paix, ayant eu pendant la guerre les plus grands avantages.

Je vous envoie ci-joint un canevas qu'il faut envoyer à Knyphausen,591-5<592> et qui ne lui sera pas inutile pour bien suivre les intérêts de l'État. Quant au secret, ce ne sera pas chez nous qu'il s'éventera; je crains que ce sera en Angleterre où les affaires ne se traitent pas toujours avec la plus grande circonspection.

Les projets du prince Xavier et de la Dauphine me paraissent bien bas. Je ne crois pas que l'Angleterre tirera un grand avantage de cette confidence. Il est à présumer que l'Espagne et la Russie regarderont ce morceau comme apocryphe.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



590-4 Vom Ministerium in Magdeburg dechiffrirt, da der König den Knyphausen'schen Chiffre nicht bei sich hatte Vergl. S. 512.

590-5 Das Protokoll der Conferenz vom 26. September ist gedruckt bei Schäfer, Gesch. des siebenjährigen Krieges, Bd. II, Theil 1, S. 569. 570.

591-1 Quebec, der Hauptstützpunkt der französischen Herrschaft in Canada, wurde am 18. September von den Engländern erobert.

591-2 Bericht an das Ministerium, d. d. London 25. September.

591-3 Prinz Xaver von Sachsen, der zweite Sohn des Königs von Polen, der in der französischen Armee ein Commando inne hatte.

591-4 Eichel schreibt, Torgau 19. October, an den Minister Finckenstein, dass die Oesterreicher die Stadt Dresden befestigen und grosse Vorräthe von Lebensmitteln hineinbringen lassen, „marque pas équivoque qu'ils ne voudront pas la rendre si tôt même aux Saxons, et établir de ce côté-là le théâtre de la guerre, dans ces malheureux États dont le souverain se laisse amuser par des projets frivoles de différentes royautés, en attendant que Séjan fait tout ce qu'il peut pour anéantir la patrie“ . Sejan, d. h. der Minister Graf Brühl.

591-5 Vergl. Nr. 11533.