11546. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Finckenstein berichtet, Magdeburg 17. October, in Antwort auf den Erlass des Königs vom 12, October, er habe die Instruction für Knyphausen602-1 an diesen abgesandt und wünsche, dass der Gesandte mit den Entschädigungsvorschlägen Erfolg haben möge. Finckenstein fahrt fort; „Si les circonstances le permettaient le moins du monde, il faudrait être bien mauvais citoyen pour négliger un objet de cette importance; mais j'avoue qu'après les revers de cette campagne et avec le nombre des ennemis de Votre Majesté, cette idée flatteuse, et que personne ne désirerait plus que moi, me paraît sujette à de très grandes difficultés, à moins que Votre Majesté ne puisse obtenir encore avant la fin de cette campagne quelqu'un de ces avantages décisifs qui changent la face des affaires. Je crains aussi que la cour de Londres qui ne demande peut-être pas mieux que de prolonger pour quelque temps une guerre qu'elle fait avec tant d'avantages, et dont le poids principal tombe sur Votre Majesté, ne saisisse la proposition d'un dédommagement pour accrocher et pour éloigner la paix ....
„II vient d'arriver une lettre de milord Maréchal du 5 d'août par laquelle il marque que l'Espagne, qui ambitionnait toujours la médiation, faisait marcher des troupes en Catalogne et se proposait d'y assembler une armée d'environ 50000 hommes, dans le dessein de donner à penser et de contenir les Français. Il voudrait que Votre Majesté envoyât un ministre, homme de naissance, au nouveau roi d'Espagne.602-2 Il prétend que cela flatterait beaucoup la cour d'Espagne et que lui, milord Maréchal, pourrait être beaucoup plus utile à Ses intérêts et mieux entretenir les liaisons qu'il a dans ce pays-là, vivant comme particulier que revêtu d'un caractère public. Il fait mention, au reste, de plusieurs insinuations que le général Wall602-3 lui a faites au sujet des ménagements que l'Angleterre devrait avoir pour l'Espagne, pour l'empêcher de se jeter entre les bras de la France, et en faisant envisager la cession de Gibraltar contre la conquête de Louisbourg comme un moyen de se l'attacher pour toujours.“
Sophienthal, 21 octobre 1759.
Vous ne me dites pas un mot dans votre dépêche du 17 de ce mois que je ne sache aussi bien que vous; mais il faut tenter fortune et tout ce qui en résultera, c'est que cela pourra arrêter la paix de six semaines. Car au cas qu'il n'y ait rien à faire, je me rabats toujours au status quo.
Les Russes sont ici sur leur départ; je m'attends de moment à autre qu'ils aillent en Pologne, pour me tourner vers la Saxe et y remettre, si je le puis, les choses, comme elles étaient l'année passée.
<603>Je ne saurais entrer présentement dans les idées de milord Maréchal. Il est actuellement sur les lieux, et en tout cas il serait bien plus court de l'accréditer que tout autre.
Quant aux idées de M. Wall, on peut les communiquer à Knyphausen comme des nouvelles, mais il ne serait pas convenable du tout d'appuyer là-dessus. Nous avons nous-mêmes tant d'affaires qu'il serait fort indiscret de se mêler de celles des autres. Si les Espagnols assemblent réellement une armée en Catalogne, c'est certainement moins dans l'intention de devenir les médiateurs de la paix, que pour empêcher les Français de donner la loi en Italie. Le but de l'Espagne est de garder Naples et Sicile et d'empêcher la France de former à Don Philippe603-1 un établissement en Italie aux dépens du roi d'Espagne.
J'ai une attaque de chiragre à la main gauche et de la fièvre, ce qui me met mal à mon aise; j'espère cependant que l'ennemi ne l'apercevra pas, et que rien ne sera négligé.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
602-1 Nr. 11533.
602-2 Vergl. S. 534.
602-3 Der spanische Minister des Auswärtigen.
603-1 Vergl. S. 91. 114.