11548. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Sophienthal, 24 octobre 1759.
Votre lettre du 20 de ce mois603-6 vient de m'être rendue, et je ne saurais m'étendre aujourd'hui à vous y répondre, me trouvant incommodé de la goutte à la main gauche et au genouil et pied droits,
<604>Je vous dirai donc en peu de mots que, les environs de Torgau, de Leipzig et de Belgern m'étant assez connus, il ne me semble pas que le terrain doive tant vous embarrasser,604-1 et qu'au cas que vous ne veuillez rien faire dans les circonstances où vous vous trouvez, il pourrait très bien arriver que l'ennemi vous resserrât de manière à ne pouvoir plus rien faire efficacement contre lui.
Les Russes, avec le corps de Laudon, se sont mis avant-hier en marche vers Herrnstadt. J'y ai envoyé mon armée, qui y campe vis-à-vis de l'ennemi, ayant Herrnstadt entre elle et lui. Je ne puis point prévoir encore combien de temps l'ennemi s'arrêtera dans sa nouvelle position, ce qui m'empêche de me mettre en marche pour exécuter mon plan. Je n'ai donc qu'à ajouter à la présente que l'ennemi a trouvé moyen de brûler Herrnstadt par le feu de son canon, ce qui n'a pu être empêché, quoi qu'on ait pu faire de notre part.
Federic.
Nach dem Concept.
603-6 Den Bericht des Prinzen, d. d. Torgau 20. October, auf welchen der König in dem obigen und in dem folgenden Schreiben (Nr. 11549) antwortet, vergl. bei Schöning a. a. O. Bd. II, S. 177. 178.
604-1 Vergl. S. 601.