11556. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Finckenstein berichtet, Magdeburg 25. October, auf Grund eines Berichtes von Knyphausen, „que la cour de France avait fait avertir celle de Danemark qu'elle préparait un projet de pacification dans lequel serait compris le roi d'Angleterre, l'électeur de Hanovre et tous ses alliés; que ce projet serait envoyé incessamment à Sa Majesté Danoise, pour savoir son opinion sur son contenu, afin qu'il pût ensuite être négocié à Londres sous sa médiation; que le duc de Choiseul qui avait fait cette ouverture au ministère610-4 de Danemark à Paris610-5, avait dit, en termes exprès, qu'il fallait absolument la paix à la France et que, si, pour y parvenir, il était nécessaire d'abandonner les cours de Vienne et de Russie et même une troisième cour, que la personne de qui vient cet avis a jugé à propos de laisser en blanc, et que ce ménagement fait soupçonner au baron de Knyphausen être celle de Saxe, on s'y déterminerait.“ | Kœben, 29 octobre 1759. J'ai reçu votre rapport du 25 de ce mois, et vous voyez par la dépêche de Knyphausen que les Français se livreront pieds et mains liés entre les bras des Anglais, d'où je conclus que les Anglais dicteront les conditions de la paix telles qu'ils voudront, et que, s'ils veulent avoir quelques égards à nos intérêts, ils trouveront certainement moyen de les favoriser. Ainsi cette dépêche que j'ai faite à Knyphausen,610-6 et qui vous a si fort surpris,610-7 n'était point du tout hors de son lieu. Ainsi la négociation dans ces circonstances pourra nous valoir des batailles que nous n'avons pas gagnées. |
Voici, ce me semble, quelques réflexions qu'il ne sera pas hors de propos de communiquer à Knyphausen,611-1 savoir : que les Anglais profitent incessamment des ouvertures des Français pour en faire usage en Russie, s'entend pour montrer aux Russes qu'ils sont les maîtres des conditions de paix, et que, par conséquent, rien ne sera plus avantageux aux Russes que de se hâter à faire bonne composition; par quoi je crois qu'on pourra les déterminer à rendre mes conditions plus avantageuses, que si ces gens se croyaient toujours également étayés de la France, de sorte qu'à bien envisager tout ceci, il ne restera que l'obstination de la cour de Vienne à vaincre; mais l'épuisement total de ses finances, l'abandon de ses principaux alliés et surtout, si nous finissons heureusement cette campagne et si nous nous remettons promptement en posture, il est à croire que, la paix signée avec toutes les autres puissances, sa fierté fléchira vers le printemps prochain.
Ma santé, quoique faible, commence à se remettre, et je me flatte que dans six jours je pourrai me rendre en Saxe, quoique hors d'état d'agir avec toute la vigueur possible, et donner l'impulsion aux affaires pour finir la campagne le plus vite.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
610-4 So.
610-5 Graf Wedell-Friis.
610-6 Vergl. Nr. 11533.
610-7 Vergl. Nr. 11546.
611-1 Dies geschieht durch Ministerialerlass, Magdeburg 4. November.