<172> lui: l'avoir, c'est avoir toute la Russie dans sa manche, le reste n'est rien. C'est un homme excessivement riche qui dispose des revenus de ce vaste Empire comme il lui plaît, ce qui me fait craindre qu'il sera moins susceptible qu'un autre aux corruptions. Mais le hasard sert quelquefois mieux que la prudence, et surtout, pour que je n'aie aucun reproche à me faire, ma situation m'oblige à tout tenter.
Les dispositions de la France sont bonnes,1 et je crois que dans peu la négociation prendra consistance.
Je suis avec une parfaite estime, mon cher frère, votre fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
11911. AU BARON DE BIELFELD A HAMBURG.
Freiberg, 13 mars 1760.
J'ai reçu avec bien de la satisfaction la lettre que vous m'avez écrite du 7 de ce mois, et vous pouvez compter que les témoignages de zèle et d'attention que vous me donnez pour mon service et mes intérêts, ne seront point oubliés, et que vous n'obligerez pas un ingrat. Quant à l'instruction pour l'émissaire,2 de même que les chiffres et l'argent, [ils] vous seront apparemment déjà parvenus, mon ministre le comte de Finckenstein m'ayant déjà marqué, il y a quelques jours,3 que tout ce paquet sous votre adresse était déjà parti le 5 de ce mois, et que toute cette affaire avait été ménagée avec le plus grand secret. On a, d'ailleurs, instruit déjà d'ici de tout l'arrangement regardant cette affaire-ci le sieur de Keith à Pétersbourg,4 de sorte que de mon côté rien n'est en arrière, pour que notre homme puisse partir au plus tôt et par la voie la plus courte, pour arriver bientôt à Pétersbourg.
Je vous sais gré des particularités que votre lettre m'apprend encore; je ne saurais cependant pas vous dissimuler que je suis du sentiment que, pourvu que notre homme ne tâche d'avoir dans son parti le favori Pierre Schuwalow et de se le rendre propice, je n'espère pas trop du succès de sa négociation.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
11912. AN DEN GENERALLIEUTENANT FREIHERRN VON DER GOLTZ.
Freiberg, 13. März 1760.
Ich bin Euch vor die in Eurem Schreiben vom 9. dieses Mir communicirten Nachrichten des dortiger Orten vorfallenden obligiret. Was aber das zugleich von Euch gemeldete Moyen, durch die Jesuiten zu
1 Vergl. Nr. 11907.
2 Vergl. S. 151. Anm. 2.
3 Bericht Finckensteins, d. d. Berlin 7. März.
4 Vergl. S. 151. Anm. 3.