<186> vous ai déjà écrit, il y a quelque temps, de mon doute sur les intentions peu droites des Français d'entrer en négociation de paix.1 Ce qu'ils mettent en avant au sujet de la déclaration de la Russie qu'ils attendaient pour se déclarer, ne me parait être qu'une défaite toute pure pour amuser, et je crois ne pas me tromper, quand je conjecture qu'ils ne voudront qu'à nous amuser par là jusqu'à l'ouverture [de] la campagne ou jusqu'à ce qu'ils pourront démasquer tout d'un coup quelque dessein caché dont ils sont convenus avec leurs alliés ou autrement, afin de nous en imposer par l'éclat soudain. Si les Français sentaient une véritable envie pour sortir de la guerre, ils n'auront pu trouver une occasion plus convenable pour s'expliquer que la dernière susdite conversation, et on aurait pu procéder d'abord à convenir des points principaux par des préliminaires de paix et abandonner le reste au congrès. Mais, quand le comte d'Affry n'a tenu que des propos vagues et générais, en rejetant les longueurs sur la cour de Pétersbourg, dont cependant on peut juger d'avance ce que sa déclaration portera, par celle qu'elle a déjà fait faire, il y a quelques semaines, à l'Angleterre par le sieur Keith,2 voilà, je crois, d'assez bonnes raisons qui me persuadent que les Français ne visent jusqu'à présent que de nous faire leurs dupes.
Federic.
Nach dem Concept.
11929. AU LANDGRAVE DE HESSE-CASSEL A CASSEL.
Freiberg, 20 mars 1760.
Le désir de prouver à Votre Altesse la vive satisfaction que je ressens de toutes les marques de Son amitié et de Son attachement pour moi, a été le motif pourquoi j'ai cru devoir vous revêtir auprès de mon armée du grade de feld-maréchal général,3 dont mon capitaine et aide de camp le comte de Schwerin aura l'honneur de vous présenter le brevet de ma part.
Votre Altesse le voudra bien agréer comme un sûr garant de mon estime et de l'amitié parfaite que je Lui conserve à jamais, et que je cultiverai toujours avec soin; Elle sera persuadée de la sincérité des assurances que le comte de Schwerin est chargé de Lui en rendre de ma part, tout comme des sentiments de la considération parfaite avec laquelle je suis invariablement etc.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. Nr. 11862.
2 Vergl. Nr. II 740.
3 Vergl. Nr. 11896.