<291> demandiez sur la manière que je voudrais qu'on rédigeât un pareil article, je vous dirai en gros qu'il faut qu'il n'y soit seulement compris l'Angleterre, mais aussi, d'une façon qui n'admette point de chevilles, tous les alliés de l'Angleterre, moi, le Hanovre, le duc de Brunswick, le landgrave de Hesse-Cassel p. Que la France s'engage, d'ailleurs, de ne prêter plus aucun secours, ni directement ni indirectement, aux puissances et princes qui préféraient la continuation de la guerre à l'acceptation de préliminaires de paix à faire, jusqu'à la pacification générale; que nommément elle ne voudra plus payer des subsides à la Suède et autres pour continuer la guerre; qu'au reste elle me garantirait, conjointement avec l'Angleterre, tous mes États dont j'ai été en possession avant la guerre présente, pour tous les évènements qui pourraient résulter de la guerre présente jusqu'à la conclusion d'une pacification générale, et qu'en conséquence l'on ne me demanderait ni cessions ni indemnisations, et que la France dès la signature des préliminaires retirerait ses troupes de mes forteresses et provinces dont -elle est actuellement encore en possession, pour me les remettre de bonne foi.

L'article de garantie de mes provinces conjointement avec l'Angleterre de la façon susdite coûtera apparemment à la vanité française, mais il serait toujours bon, si l'on saurait le faire passer. Au surplus, je viens d'ordonner à mon ministre le comte de Finckenstein1 de vous envoyer au plus tôt possible et incessamment un projet couché en forme ordinaire de cet article pour obvier à tout équivoque et cheville qu'on voudrait y trouver à la suite du temps, que vous présenterez à M. Pitt et aux autres ministres, afin de le mettre pour base des préliminaires.

Si j'ose vous parler franchement, je commence à douter que, vu les intentions artificieuses de la France, cette paix avec l'Angleterre consistera, à moins qu'elle ne se relâche encore sur le point déclaré d'Affry, de mon exclusion, et qu'on ne sera pas obligé de commencer au moins encore la campagne, au sujet de quoi je suis aussi parfaitement résigné; mais pour donner le poids à la négociation, vous animerez au possible M. Pitt de contribuer de son mieux à ce que l'Angleterre mette au plus tôt possible ses flottes en mer, soit pour envahir la Martinique, soit pour faire des diversions aux côtes de la France, au sujet desquelles je ne suis cependant assez informé comment les Français les ont garnies pour leur défense. Ce qui me console parmi ces circonstances critiques, ce sont les bonnes nouvelles de Constantinople que j'ai reçues hier encore,2 et qui m'assurent plus encore d'une prochaine rupture de la Porte Ottomane qu'il ne l'ont fait celles que je vous ai communiquées par ma lettre du 30 de mars passé,3 dont vous ne m'avez point accusé jusqu'ici la réception. Aussi, pourvu que la France ne se relâche pas sur l'article de mon inclusion, je n'ai d'autre appui pour sortir de cette guerre que, d'un côté, la rupture des Turcs en ma



1 Vergl. Nr. 12033.

2 Vergl. S. 284 und 285 mit Anm. 1.

3 Nr. 11955.