<293> qu'elle à adopter tous les moyens qui pourront faire parvenir la France et l'Angleterre à un but aussi salutaire. C'est aussi pour faciliter ces moyens que le Roi a offert, dès le premier instant de la négociation, de comprendre dans l'arrangement proposé les États électoraux de Sa Majesté Britannique et ceux du landgrave de Hesse, ainsi que du duc de Brunswick, et de rétablir avec ces Princes la bonne harmonie qui régnait entre le Roi et eux, avant qu'ils eussent employé leurs troupes contre celles de Sa Majesté et se fussent mis dans le cas d'avoir à craindre l'occupation de leurs pays par l'armée dn Roi. En même temps, Sa Majesté espère que le roi de la Grande-Bretagne voudra bien ne pas confondre la guerre allumée en Westphalie et sur la frontière de la Hesse avec celle que le roi de Prusse soutient contre les deux Impératrices, la Suède et le roi de Pologne, électeur de Saxe. Cette guerre est totalement distincte de celle de la France contre l'Angleterre et contre l'électeur de Hanovre, et il n'est pas absolument possible à Sa Majesté de traiter seule sur un objet dans lequel elle n'entre que comme auxiliaire, et sur lequel les parties belligérantes sont sur le point de convenir d'assembler un congrès. Mais, comme les intérêts de la France.et de l'Angleterre en Amérique, Asie et Afrique, les opérations et les vues du Roi dans la guerre en Westphalie, dans la Hesse etc. n'ont rien de commun avec la satisfaction que les autres parties belligérantes prétendent du roi de Prusse, Sa Majesté est prête à traiter directement avec Sa Majesté Britannique sur les objets qui la concernent personnellement, et serait très affligée, si le bien de l'humanité et l'espérance du rétablissement de la tranquillité générale ne pouvaient pas vaincre la difficulté que trouverait l'Angleterre à traiter de sa paix particulière avec la France, sans y comprendre le rot de Prusse : condition préalable, qui, an grand regret du Roi, romprait toute négociation et obligerait la France ainsi, que l'Angleterre, à suivre absolument l'impulsion de leurs alliés, au lieu que l'accommodement des deux grandes puissances doit produire naturellement un effet général et salutaire à l'humanité.

Nach dem Concept; die Beilage nach einer Abschrift.


12033. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Freiberg, 22 avril 1760.

Il n'y a nul cloute que vous n'ayez reçu le double de la dépêche que le baron Knyphausen m'a écrite du 11 de ce mois, et que, par conséquent, vous n'ayez vu ce que le sieur Pitt désire au sujet des instructions précises que le baron Knyphausen doit me demander sur la manière dont je voudrais qu'on rédigeât l'article dans les préliminaires, regardant mes intérêts. Je vous communique par la copie ci-jointe in extenso ce que je viens de répondre à mes ministres à Londres.1 Vous y verrez de quelle manière je me suis expliqué à l'égard des demandes de cet article que le sieur Pitt voudrait mettre pour base des préliminaires de paix à faire avec la France.

Ma volonté est que vous devez coucher incessamment un projet de cet article de la manière et dans la forme usitée dans de pareils actes publics, que vous minuterez avec bien d'attention, pour éviter toute ambiguïté et équivoque, afin que nos ennemis ne sauraient jamais



1 Nr.12032.