Vous savez que la France, en faisant sa paix séparément, a fort à cœur de vouloir faire de nouvelles acquisitions dans les Pays-Bas autrichiens et garder au moins quelques places à sa convenance de celles où la cour de Vienne l'a mise elle-même en possession et apparemment lui a fait espérer encore. Comme il n'y a aussi guère apparence que, quand même la cour de Vienne voudrait y répugner, qu'aucune puissance saurait dans le temps présent forcer la France d'évacuer ces places, quand elle se cabrerait de les évacuer, je pense donc que la cour de Vienne voudrait alors prétendre quelque dédommagement pour ces cessions.
Je n'en vois guère; car de vouloir songer que moi dusse faire quelques sacrifices de mes États en cette considération, ce serait se faire une illusion grossière, puisque de ma vie je n'y donnerai les mains. Mais ne serait-ce pas alors un des expédients à proposer que, parceque l'électeur régnant de Bavière se trouve sans succession et lignée, qu'on stipulerait dans le traité de paix à faire que, quand l'électeur de Bavière viendrait un jour à manquer sans héritiers mâles, l'Autriche succéderait alors dans quelque partie des États bavarois, en compensation de ce qu'elle venait de céder à présent de ses possessions des Pays-Bas autrichiens?
J'ignore comment le ministère britannique pense à présent sur de nouvelles acquisitions de faire par la France dans les Pays-Bas autrichiens, je ne sais pas, de même, de quel œil il saurait envisager l'idée que je vous propose ci-dessus; c'est pourquoi je la remets à votre considération pour y réfléchir si l'on en saurait faire jamais convenablement usage ou non. Mandez-moi, au moins, ce que vous en sentez. Mon désir à voir bientôt la paix rétablie fait que je m'occupe de tout ce que je crois qu'il saurait y contribuer.
Federic.
Nach dem Concept.
11770. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.
Freiberg, 20 janvier 1760.
Secret. Le rapport du 12 de ce mois que je viens de recevoir de votre part, m'a donné bien de la satisfaction par les différentes particularités intéressantes qu'il comprend et les anecdotes dignes de mon attention. Elles m'ont inspiré une idée que je vais vous communiquer pour y réfléchir avec toute la prudence et la sagesse que je vous connais, mais au sujet de laquelle je vous saurais particulièrement gré, si vous sauriez la mettre habilement à l'exécution, à la première occasion que vous pourrez trouver.
Il s'agit donc, si vous ne pouvez pas vous ménager, d'une façon convenante et nullement affectée, un entretien avec le comte d'Affry, pour lui parler seul et d'une façon tout naturelle sur l'état présent des