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Si c'est le dessein de l'ennemi, il n'y aura d'autre moyen pour sauver Breslau et d'empêcher la jonction desdites troupes ennemies, que celui de tomber sur le corps à celui de deux qui s'avancera le plus proche, soit Russe soit Autrichien, pour le combattre; car, si on hésite à faire cela, ils marcheront contre cette ville qu'ils pensent d'assiéger, et s'y retrancheront et fortifieront d'une telle façon que, si ensuite nous voulions les attaquer dans ce poste, la chose serait bien plus hasardeuse alors et deviendrait peut-être tout-à-fait impraticable. Dans le cas qu'on ne s'aperçoive pas entre ci et le 30 de ce mois que l'ennemi change dans ses mouvements présents, il faut compter que c'est une marque sûre que ma négociation à Constantinople a échoué, et il ne nous reste rien à faire alors autrement que d'attaquer et combattre le premier le meilleur, afin d'accourir à un autre lieu, où le danger sera plus pressant. Je vous donne tout ceci pour des idées, afin que, si l'un ou l'autre des cas arrive, vous soyez instruit de mes intentions là-dessus. Autant que je vois jusqu'à présent des manoeuvres de l'armée de l'Empire, et en conséquence des nouvelles que j'ai de Prusse, j'ai lieu de croire que les Russes ne se mettront pas en marche avant les premiers jours de juin qui vient, ainsi que vous pourrez bien rester encore en Silésie pendant tout le mois présent, et au fond ce sera la même chose, de quel côté que les choses commencent à se décider. Si Laudon vient pour commencer le branle, il vaut mieux qu'il reçoive les premiers coups, et qu'on lui tombe le premier sur le corps.1

Au reste, selon mes dernières lettres de Copenhague du 3 de ce mois, la cour a expédié des ordres à ses troupes, à la réserve de 10000 hommes qui se trouvent en Norwège, de se tenir prêtes à marcher au premier ordre. Si je dois en tirer un bon augure pour cette négociation dont je vous ai déjà prévenu,2 cela nous débarrasserait au moins des Suédois et vous mettrait à même de pouvoir vous joindre alors les troupes du général Stutterheim qui, quoique ce ne soient pas des héros, pourront toujours servir cependant pour en faire montre.

Daun célèbre aujourd'hui le jour de naissance de la Reine. Je souhaite qu'il n'ait toute cette année que de pareilles fêtes à célébrer. L'ennemi est encore dans ses quartiers, rien ne remue, et, selon ce que j'en juge, cette situation pourra durer jusques aux premiers jours de juin.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



1 Die gleichen Mittheilungen ergehen am 13. Mai in einem deutschen Schreiben an Fouqué. Das Corps Laudons wird in demselben auf 6 bis 7000 Mann angegeben.

2 Vergl. Nr. 12055. 12059. 12076.