<371>

Voilà donc du temps à gagner; cela fera toujours sept ou huit jours, et c'est un temps qui peut devenir décisif dans les conjonctures où nous nous trouvons. Je vous prie de communiquer la subsistance de ma lettre [à Fouqué],1 pour qu'il soit au fait de mes idées et qu'il puisse coopérer à leur réussite. Si donc vous voulez bien faire réflexion aux manœuvres de M. Daun, vous conviendrez que voici déjà deux de ses plans de campagne de dérangés, sans qu'il y ait eu de mouvement de ma part, hors celui de votre marche en Silésie, et cela me fait espérer pour l'avenir.

Je pourrais vous appliquer, mon cher frère, ces vers de la Henriade:2

»Et son nom qui du trône est le plus ferme appui,

Semait encore la crainte et combattait pour lui.«

Federic.3

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz „Je pourrais etc.“ eigenhändig.


12109. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Camp de Meissen, 25 mai 1760.

J'ai été très satisfait de tout'ce que vous m'avez appris des circonstances bien intéressantes par votre rapport du 17 de ce mois.4 A présent il faut que vous ne marquiez plus aucun empressement envers le comte d'Affry à mon sujet relativement à la paix, mais que vous laissiez traîner tout doucement cette affaire, d'autant plus que ce ministre est sur son départ. Employez, en attendant, tous vos soins et votre habileté, pour pouvoir m'instruire exactement sur l'état actuel des finances de la France, afin que je sache par vous si on y a effectivement les fonds pour soutenir la guerre pendant toute cette campagne, et si d'ailleurs on y pouvait trouver assez de ressources pour être à même de soutenir encore une campagne l'année qui vient.

J'attends que vous m'informiez au mieux et avec toute l'exactitude sur ces deux articles.

Federic.

Nach dem Concept.


12110. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Camp de Meissen, 25 mai 1760.

J'ai reçu vos rapports du 9 et du 13 de ce mois. Tout ce que je saurais vous répondre, est qu'il paraît, selon mes nouvelles de



1 Nach dem Concept, fehlt im Déchiffré der Ausfertigung.

2 1. Gesang, Vers 147. 148.

3 Dem Major von Lichnowsky in Glogau wird am 24. Mai, für seine Nachrichten gedankt; er habe „recht wohl gethan“ , einen „aus Polen erhaltenen Emissaire“ an Prinz Heinrich zu schicken, und solle auch fernerhin alles, was er aus Polen erfahre, dem Prinzen Heinrich und Fouqué mittheilen.

4 Vergl. über den Inhalt Nr. 12110.