12138. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Camp de Meissen, 6 juin 1760.
J'ai reçu votre lettre du 3 de ce mois. Dans la situation présente des affaires où je me trouve, il faut bien attendre tranquillement quel sera le succès de la négociation avec la cour de Danemark,1 dont cependant je ne me promets pas beaucoup par la faiblesse de cette cour, assez connue, et sa pusillanimité, quoique contre ses propres intérêts les plus essentiels. Enfin, je m'aperçois de plus en plus qu'après le peu de succès que j'ai eu jusques à présent dans toutes les négociations que j'ai entamées pour m'aider à sortir d'une guerre violente où j'ai été entraîné par les artifices de la cour de Vienne, il ne me reste point d'autre ressource qu'en ma propre vertu et dans celles dont le Ciel bénira mes entreprises.
Dem Minister werden die gleichen Mittheilungen über die Lage des Königs gemacht, wie dem Prinzen Heinrich; vergl. Nr. 12137.
J'ai cru devoir vous mettre au fait de tout ceci, afin que vous soyez informé des opérations que je veux faire, dont cependant vous me garderez le secret le plus inviolable, jusqu'à n'en faire rien entrevoir ni en communiquer à âme qui vive, sans exception.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
12139. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.
Camp de Meissen, 6 juin 1760.
J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 23 de mai passé. Vous me ferez beaucoup de plaisir de m'informer exactement, dès que vous en serez instruit vous-même, [de] ce que cela veut dire que les grands armements que la cour de Naples et d'Espagne font faire. Toutes les gazettes publiques sont pleines de ceux que le roi de Sardaigne prépare, dont, à ce que l'on dit, la cour de Vienne marque beaucoup d'inquiétudes.2
Quant à mes affaires ici, me voilà dans le moment des plus grands embarras. Il y a un corps d'armée assez considérable sous les ordres du général Laudon qui se prépare à mettre le siège devant Neisse. Je suis forcé par là de tenter quelque chose pour engager une affaire décisive, afin de me débarrasser de ces gens qui me pressent fort vivement. Comment cela me réussira, voilà ce que je ne saurais pas vous dire encore.
1 Vergl. S. 375.
2 Auch an Hellen ergeht am 6. Juni der Befehl, zu berichten, was er Uber die Rüstungen in Italien im Haag in Erfahrung bringen könne. — In einem vorangehenden Schreiben an Hellen vom 30. Mai wird diesem der Auftrag ertheilt, sich zu bemühen, „pour me procurer, là-bas où vous êtes, deux capitaines avec quatre lieutenants de bons et bien habiles artilleurs“ .