<416> obligent, comme le serait, par exemple, si l'ennemi entreprend réellement le siège de Glatz.

Je n'ose pourtant vous dire encore que les Turcs aient donné lieu à ce changement, et, comme je n'ai eu aucune nouvelle de ce pays-là depuis les dernières lettres dont je vous ai parlé,1 il m'est impossible de vous dire ce qui s'y est passé.

Les nouvelles de la Russie disent que les Russes ne se mettront pas encore en marche; d'autres disent qu'ils veulent marcher le 12. Vous êtes à portée d'avoir des nouvelles sûres de ce pays-là, ainsi je me rapporte bien à vous. Mais il est sûr qu'il faut bien de la circonspection dans les conjonctures où nous nous trouvons, pour agir toujours à propos et pour ne rien faire ni trop tôt ni trop tard.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


12164. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Camp de Meissen, 12 juin 1760.

Je vous sais gré de tout ce dont vous m'avez bien voulu instruire par votre lettre du 10.

Quant aux Turcs, il faut bien que je doute que ces affaires-là sortiront leur effet. Malgré cela, les Autrichiens font des mouvements si étranges qu'on n'en peut rien comprendre. On en change de moment à d'autre. Laudon s'est retiré, inopinément et pendant la nuit, de son camp de Frankenstein dans la comté de Glatz. Il pourra mettre le siège devant cette place. Cependant il n'y a pas encore ni artillerie ni munitions de préparés pour une telle entreprise. Ainsi il n'y a pas moyen de comprendre, ni de deviner ce qui en deviendra.

Je passerai encore l'Elbe le 15, mais je me contenterai de prendre mon camp à l'autre rive pour y être à portée en tout cas; mais je ne m'engagerai point dans les grandes aventures, à moins qu'une nécessité indispensable ne m'y force.

Je présume que vous aurez au premier jour une réponse positive sur ce qui regarde la résolution de la cour de Copenhague.2 Si ces gens ne pensent qu'à nous tenir le bec dans l'eau et de profiter de ces pourparlers pour obliger le Grand-Duc à se prêter d'autant plus tôt aux instances du' Danemark par le canal des puissances ennemies et pour nous planter là en après, j'approuve bien que vous leur mettiez poliment le marché à la main pour conclure ou rompre la négociation tout de suite.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. Nr. 12137.

2 Vergl. S. 396.