<496>posée au Parlement et approuvée par lui, et avant que l'Angleterre saurait convenir d'une paix solide avec la France, il ne saurait manquer qu'avant que tout cela pourrait être ajusté, le mois de janvier de l'année qui vient serait passé, quand même les négociations sur tous ces sujets seraient très vivement poussées, et pendant cet intervalle du temps je serais déjà abîmé. Ainsi donc qu'il faut bien que, sans rien changer à mes engagements pris jusqu'ici avec l'Angleterre, puisque le temps ne le permet pas, je hasarde le tout pour le tout et que j'attende de quelle façon le sort disposera de moi et de mes affaires. Au surplus, vous vous ressouviendrez des raisons graves et solides que vous m'avez alléguées, il y a quelques mois encore,1 pour me représenter la nécessité absolue qu'il y avait de ne point me séparer de l'Angleterre, quand il s'agirait de faire la paix avec la France, ni de consentir jamais à ce que l'Angleterre, contre ses engagements les plus solennels, fît sa paix avec la France sans mon inclusion et sans que mes intérêts n'y fussent préalablement réglés.

Je suis, à la vérité, à présent devant Dresde que j'assiège, et je me flatte aussi, à moins qu'il n'arrive de nouveaux incidents jusqu'à présent inespérés, de prendre cette ville avec la garnison ennemie. Mais, quand même j'y réussirai, il s'en faut beaucoup que cela décide à mon avantage [de] ma situation et lui rende une meilleure face, et la position de mes affaires est actuellement telle que le mois d'août qui vient, apparemment décidera souverainement de mon sort bien ou mal.

Voilà ma façon de penser sur ce [que] vous m'avez proposé; c'est à vous d'y réfléchir et de me mander ce que vous en sentez.

Federic.

Nach dem Concept.


12256. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Quartier général de Gruna, 17 juillet 1760.

Dem Minister wird der chiffrirte Bericht Knyphausens vom 8. Juli und die Antwort des Königs (Nr. 12255) übersandt.

Comme le sieur Mitchell vient de recevoir une lettre du sieur de Keith à Pétersbourg, en conséquence de laquelle il lui marque que l'homme du baron de Bielfeld2 était effectivement arrivé à Pétersbourg, mais qu'on n'y avait point voulu entendre à sa proposition d'un accommodement entre l'impératrice de Russie et moi, et que toute négociation à ce sujet avait d'abord été rompue, il est ainsi arrivé ce que j'avais prédit dès le commencement de cette affaire, et que les offres de cet homme n'aboutiraient à autre chose qu'à nous escamoter nos 3000 ducats, pour faire décemment son voyage à Pétersbourg.



1 Vergl. Nr. 12001.

2 Der Oberst Pechlin. Vergl. S. 233.