11772. AU GÉNÉRAL DE L'INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.
Freiberg, 22 janvier 1760.
J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 17 de ce mois, au sujet de laquelle je vous dirai pour votre instruction, qu'il faudra, mon ami, que vous soyez attentif à deux choses. Primo, de ne point être attaqué à l'impourvu à Gœrlitz, et secondement, pour empêcher, autant qu'il sera de vous, que des partis ennemis ne s'étendent pas du côté de Spremberg. L'autre corps pourra toujours s'opposer aux Autrichiens vers la rive droite de l'Elbe. Les ennemis n'auront jamais le cœur, tant que vous serez là, d'envoyer de gros corps à Torgau, mais craindront que vous pourrez leur tomber en dos, ce qui réellement pourrait arriver. Outre cela, il sera fort nécessaire que vous entreteniez une correspondance du côté de Krossen, de Züllichau, de Zielenzig etc., pour savoir tout ce qui se passe du côté des Russes.
Je ne puis pas vous parler positivement de ce qui se passera au commencement de la campagne, mais il pourrait arriver que vous joignerez l'armée en Saxe, si l'ennemi attire toutes ses forces de ce coté la.
Federic.
Nach der Ausfertigung im Kaiserl. und Königl. Kriegsarchiv zu Wien.