11780. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.
Freiberg, 25 janvier 1760.
J'ai reçu votre lettre du 22 de ce mois.
Secretissime et pour vous seul. Quoique je sois bien disconsolé du dangereux état du landgrave de Hesse-Cassel, et que je serais bien fâché, s'il venait à nous manquer dans la crise présente des affaires, il faut cependant bien que j'acquiesce à ce que la Providence en a disposé, si malheureusement il vient à mourir. Je garderai la lettre que vous m'avez envoyée à signer, pour m'en servir à l'existence du cas.45-4
Je suis bien aise de vous dire, quoique sous le sceau du secret, que les Français m'ont fait faire sous main, et dans la dernière confidence, des propositions, pour parvenir à une paix séparée avec l'Angleterre et moi, que j'ai trouvé assez modestes et me convenir, et que j'ai d'abord communiquées immédiatement au baron de Knyphausen,45-5 avec des instructions qu'il lui faut, pour en communiquer avec M. Pitt et s'expliquer avec lui Enfin, je n'ai rien oublié de tout ce que j'ai<46> cru convenable pour contribuer à accélérer une bonne et honorable paix. Il faudra voir à présent si cela sera béni d'un succès heureux, comme je le désire. Ce qui est certain, c'est que la cour de Vienne ne voudra point avoir la paix, mais, quand nous réussirons avec la France pour parvenir à une paix séparée avec l'Angleterre et nous autres, alors j'ai lieu d'espérer que le reste ira bien pour nous et le coup sera terrassant pour les Autrichiens, quand ils sentiront que la France les abandonne, en faisant sa paix séparée avec nous.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
45-4 Ein von Finckenstein concipirtes Handschreiben an den Erbprinzen von Cassel, welches bei seinem Regierungsantritt an ihn abgesandt werden sollte. Vergl. Bd. XVIII, 617. 618.
45-5 Vergl. Nr. 11 774.