11815. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.
Freiberg, 8 février 1760.
Je vous sais gré des nouvelles dont vous avez voulu m'instruire par votre rapport du 26 janvier. Comme il m'en paraît cependant, par ce que vous y dites, que les dépêches de mes ministres en Angleterre me convaincraient que la cour de Londres n'avait nulle envie de faire sa paix séparée, que vous n'avez pas bien compris le sens de ce que je vous ai marqué à ce sujet par mes dépêches antérieures, je suis bien aise de vous désabuser de ce malentendu, s'il y en a, et de vous dire qu'il ne m'est venu jamais dans l'esprit de soupçonner ni l'Angleterre ni le général-major de Yorke d'aucune négociation secrète avec les Français pour une paix séparée et clandestine à mon exclusion, dont je suis bien éloigné, et auquel sujet je suis tout au contraire bien assuré que l'Angleterre ne se séparera du grand jamais de moi, et que ses sentiments sont trop droits, trop justes et de trop de bonne foi, ainsi que M. Yorke, pour que je ne sois pas tout-à-fait tranquille là-dessus et qu'il n'entrera jamais ni doute ni soupçon en mon esprit sur ce point-là. De sorte donc que toute mon inquiétude, s'il y en a, ne consiste que de savoir si les Français ne s'expliquent pas, soit envers le sieur Yorke soit envers d'autres, sur leurs vraies intentions à sujet<78> de la paix qu'on leur a offerte, et que [je] souhaiterais seulement qu'ils commençassent à parler et à s'expliquer, de même que sur les conditions qu'ils voudraient y mettre. Voilà ma seule intention, et je serai bien aise, si vous saurez m'aider en ceci de la façon dont je vous ai instruit78-1. . .
Federic.
Nach dem Concept.
78-1 Vergl. Nr. 11785. Zum Schluss wird dem Gesandten die möglichst schnelle Beförderung des Schreibens an Knyphausen (Nr. 11814) empfohlen.