11977. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Freiberg, 5 avril 1760.

La lettre que vous m'avez faite du 3 de ce mois, m'a été bien rendue. Pour cette fois-ci, je crois vos soupçons contre la sincérité du duc de Newcastle et du lord Holdernesse mal fondés;239-1 mais ce que je présume, c'est qu'ils ne se fient pas encore sur ce que le comte Saint-Germain a dit au général Yorke, dont ils regardent apparemment les ouvertures comme jetées pour entendre comment les Anglais s'expliqueront.

Quand la Porte aura reçu mes dernières lettres,239-2 il me semble qu'il faudra qu'ils agissent en ma faveur alors ou jamais. Dans le dernier cas, leur intention n'a du tout été sincère et point d'autre que de nous amuser, ce qui paraîtra bientôt. Car s'ils veulent agir, il faut qu'après un temps passé de quatre semaines nous entendions déjà par des lettres de Pologne des bruits sur les remuements des Turcs. Car dès qu'ils commenceront à faire des préparatifs de guerre, cela passe comme une traînée de feu d'une main à l'autre, avant même que je saurais avoir la réponse de mon émissaire. Il est temps qu'il nous vienne un Dieu de machine, sans quoi je ne saurais prédire rien de bon.

Je soupçonne, au reste, que les Français ont eu quelque échec aux Indes Orientales, que nous ignorons encore, et qu'ils en sont bien en peine pour Pondichéry, et que c'est là la véritable raison pourquoi ils pressent actuellement à faire leur accommodement avec les Anglais.

Federic.

Il y a pour nous de grands biens ou de grands maux à attendre, point d'alternative.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



239-1 Finckenstein hatte in der Antwort, welche das englische Ministerium dem General Yorke auf seinen Bericht über die Unterredung mit Saint-Germain ertheiit hatte (vergl. Nr. 11944), die Hervorhebung der von Saint-Germain gegebenen Versicherung vermisst, „que la France était prête à Lui (d. h. dem Könige) garantir de nouveau la Silésie“ . J'avoue que je ne sais que penser d'une omission aussi singulière, qui pourrait bien être une mauvaise finesse du duc de Newcastle et du lord Holdernesse pendant l'indisposition du chevalier Pitt“ (vergl. S. 228).

239-2 Vergl. Nr. 11954.