12065. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.
Camp de Meissen, 7 mai 1760.
J'ai été content de ce que vous me marquez par votre lettre du 5. Je serais cependant bien aise que désormais vous ne me fassiez pas une ample récapitulation dans vos lettres de tout ce que je vous écris dans les miennes, ni de ce que je sais déjà, mais que vous vous attachiez simplement à ce que vous avez à m'écrire des nouvelles que je saurais ignorer, ou à des choses sur lesquelles mes instructions vous sont absolument nécessaires. Dans le moment présent, tout mon temps est aussi mesuré que je souhaite d'être dispensé de toutes redites et de tout superflu.
Au surplus, quand vous aurez des nouvelles, soit du baron Münchhausen soit d'autre part, qui regardent en quelque façon ou les opérations des Suédois ou celles des Russes, vous les communiquerez aussi tout directement à mon frère Henri, quoiqu'en ménageant, s'il faut, vos canaux. J'ai tout lieu de douter de l'authenticité de celle que le baron Münchhausen325-1 vous a donnée touchant la jonction de Laudon avec les Suédois, que vous communiquerez en attendant à mon frère le prince Henri, la chose me paraissant tout-à-fait et à tout égard impraticable, Laudon étant marché tout d'un coup de la Haute-Silésie dans la Bohême. On dit qu'il ira avec son corps de 18000 hommes vers la Lusace. Si cela se fait, il faut voir où iî se tournera à la suite.
Je suis parfaitement d'accord qu'il ne faut point s'attendre à quelque coup de fermeté de la part de la cour de Copenhague; mais par déférence pour le roi d'Angleterre qui s'en est mêlé, il faut faire l'essai, pour voir jusques où cela ira.
Le diable ne sera aux champs ici qu'à la fin du mois, 24 ou 30; en attendant tout restera à peu près sur le même pied, mais alors gare!
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
<326>325-1 In einem Schreiben, d. d. Hannover 30. April. Vergl. auch Nr. 12064.