12101. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Camp de Meissen, 22 mai 1760.

Quoiqu'il y ait beaucoup de considérations à faire sur ce que le baron de Bernstorff a témoigné envers celui de Steinberg, en conséquence de ce que le baron Münchhausen vous a écrit,364-2 sur le but principal de la cour de Copenhague pour faire l'acquisition du Holstein<365> ducal et de couper court par la négociation future aux différends avec le Grand-Duc,365-1 néanmoins, comme dans la situation présente où je me trouve, nous ne sommes point en état de donner des lois aux Danois, ni de chicaner le terrain avec eux sur des choses qui ne regardent que des événements du temps à venir, et perdre par là un secours présent dont nous sommes extrêmement pressés, il faut bien que nous mettions toutes considérations sur les contingents futurs à côté. Mon intention est que vous ne devez faire nulle difficulté sur le susdit article que le baron de Bernstorff a désiré, bien entendu cependant et à condition que la cour de Danemark ne traîne pas la négociation, mais l'accélère et la finisse au plus tôt, tout comme vous le dites, et qu'elle m'envoie incessamment alors les secours réels qu'elle s'est engagée de me prêter, principalement pour couvrir ma ville de Colberg d'un siège que les Russes menacent de faire bientôt, et pour contenir les Suédois en Allemagne des nouvelles opérations contre mes États.

l ne nous reste à présent aucune autre résolution à prendre, et, d'ailleurs, les vrais intérêts de mon État demandent que je voie toujours mieux le Danemark en possession du Holstein ducal, que de le voir incorporé, pour ainsi dire, à l'empire de Russie, comme une province en dépendante; ce que tout prince de l'Empire bon patriote et des puissances étrangères encore ne sauraient envisager d'un œil indifférent.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



364-2 Das Schreiben Münchhausens liegt nicht mehr vor. Ueber den Inhalt desselben hatte Finckenstein, Magdeburg 20. Mai, berichtet.

365-1 Vergl. S. 306.