12283. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.
Leubnitz, 24 juillet 1760.
Ma lettre d'hier518-2 vous aura déjà informé que nous avons fait prisonnier entre autres le général-major autrichien Nugent, homme de confiance de Daun par son habileté dans le métier, et dont il s'est servi en qualité de quartier-maître-général, pour prendre de bons camps et pour reconnaître le terrain et notre position. Comme ce général a pris de la confiance au sieur Mitchell, il s'est laissé échapper entre autres envers celui-ci que la véritable intention des Autrichiens était d'assiéger et de prendre la forteresse de Glatz, et que Daun ne ferait, en attendant ici, que de m'amuser jusqu'à ce que l'on se serait rendu maître de Glatz. Voilà pourquoi la meilleure résolution que vous saurez prendre, sera que vous marchiez incessamment sur le corps de Laudon et de Beck, pour les combattre, et que vous tourniez ensuite d'abord pour vous camper entre Glogau et Breslau, pour agir selon les occurrences contre les Russes; ce que je crois que dans les circonstances présentes serait le meilleur parti que vous sauriez prendre.
Je me réfère, d'ailleurs, à ce que je vous ai écrit sur ceci par ma lettre d'hier; au surplus, je ne renonce pas encore tout-à-fait à l'espérance de réussir encore à faire un bon coup ici, dont le temps ne me permet pas à présent de vous communiquer les idées que je m'en suis formées.
L'ennemi a fait une sortie forte de 16 bataillons; il a été repoussé. Nous avons pris un général, nommé Nugent, et 200 soldats; nous avons perdu à peu près 240 hommes en tout. Cette échauffourée coûte sûrement 1000 hommes à Daun; tout cela, mon cher frère, n'est rien, il nous faut du décisif, et le moment et l'occasion se refusent.
Federic.518-3
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
<519>518-2 Nr. 12279.
518-3 Auf dem Berichte des Generals von Schenckendorff, d. d. Im Lager bei Leubnitz 24. Juli, finden sich Weisungen für die Antwort, in denen der General Uber die Befürchtung eines feindlichen Angriffs in seinem Rücken beruhigt wird. „Der Feind steht bei Maxen, drei Stunden von ihm noch.“ — Dem Oberstlieutenant von Kleist (vergl. S. 513) wird am 25. Juli geschrieben: „Worferne . . Eure Patrollen von Kesselsdorf mitbringen, dass sich was daherum sehen lasset, so werdet Ihr sofort 2 Bataillons nach Wilsdruff, um die Bäckerei zu decken, marschiren lassen, welche Euch von hier aus wieder ersetzen werde“ . [Ausfertigung im Kleistschen Familienarchiv zu Kiekow.]