12318. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.
Neumarkt, 17 août 1760.
J'ai la satisfaction de vous mander que, grâces au Ciel! je viens de remporter un avantage complet sur le corps d'armée de Laudon que j'ai totalement battu et presque détruit, le 15 de ce mois, aux environs de Liegnitz de ce côté-ci, de sorte que de 30000 hommes et au delà, dont le corps était fort, il n'en est retourné chez Daun qu'environ 6000 hommes. Depuis ma marche de Bunzlau en Silésie, j'avais rôdé et tourné de toutes les façons autour de l'armée autrichienne, qui, les corps de Daun, de Laudon, de Lacy et de Beck comptés ensemble, faisait le nombre de 80 000 hommes, pour gagner Breslau ou Schweidnitz.
Dem Prinzen werden Mittheilungen über die Schlacht bei Liegnitz gemacht, welche fast gleichlautend sind mit der ersten Relation über die Schlacht, vergl. Nr. 12314.
Notre infanterie et cavalerie ont fait merveille; l'affaire fut finie en deux heures de temps à peu près, et nous avons fait plus que le second tome de Rossbach. Quant aux autres particularités de cette bataille, je vous envoie la relation ci-jointe que j'en ferai publier.550-1
Daun a voulu attaquer notre droite, mais, l'affaire de Laudon étant finie, on a si bien canonné sa tête qu'après un quart d'heure tout s'est retiré par Liegnitz. J'ai cru que l'avantage le plus principal qui me reviendrait de cette affaire, serait de passer le Schwarzwasser. Je suis allé me camper à Parchwitz.
Soltykow avait détaché de l'armée russe un corps de 24000 hommes sous Tschernischew, qui avait passé l'Oder à Auras et s'était campé entre Breslau et ici, près de Leuthen et de Lissa, dans le dessein que Beck le joindrait avec quelque corps autrichien, pour prendre le chemin de Glogau, afin de nous en couper, quand Daun m'aurait battu. Dès que Tschernischew apprit que les choses s'étaient tournées tout autrement, il a incessamment repassé l'Oder à Auras et fait rompre son pont à Auras, ne laissant en arrière que quelques cosaques et hussards, pour interrompre la communication avec Breslau, que j'ai fait chasser tous aujourd'hui.
J'ai reçu hier la fâcheuse nouvelle du général Hülsen550-2 que, selon tous ses avis, les troupes de Württemberg, après s'être mises en mouvement, dirigeaient leur marche vers Meiningen, pour se joindre au corps de Luzinsky et pour pénétrer par Naumburg en Saxe, à quelle fin on assemblait de gros magasins à Erfurt. Supposé que ces avis se confirment, j'espère que Votre Altesse voudra bien S'arranger en sorte de donner quelque peu de secours au général Hülsen, qui, sans cela, ayant<551> déjà vis-à-vis de lui l'armée de l'Empire et les Autrichiens sous Hadik, ne saurait qu'être abîmé par le trop grand nombre d'ennemis.
Federic.
Je suis obligé de dire, comme le vieux Bülow,551-1 lorsque la princesse de Saxe accouchait: „Dieu est fort dans les faibles“ .551-2
Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.
550-1 Nr. 12317.
550-2 Vergl. Nr. 12319.
551-1 Der frühere sächsische Gesandte in Berlin.
551-2 Vergl. das oben (S. 547. Anm. 1) erwähnte Schreiben an Argens.